Clarence Rodriguez, la journaliste qui parlait aux femmes saoudiennes

Clarence Rodriguez a été pendant plus de 10 ans la seule journaliste occidentale accréditée en Arabie saoudite. Elle est ainsi devenue l’alliée des femmes saoudiennes, leur porte-voix.

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Clarence Rodriguez : une carrière de journaliste en Arabie saoudite

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Clarence Rodriguez : la vie d’une correspondante à l’étranger

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Portrait : Clarence Rodriguez, la grande journaliste au chapeau

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La Française au chapeau. Voilà le surnom qu’a porté, tout au long de sa carrière encore loin d’être terminée, Clarence Rodriguez. Cette grande sportive dans l’âme a eu mille vies. Toulousaine de naissance, amoureuse de football et de rugby, elle a couvert les années glorieuses des deux équipes de la Ville rose : le TFC et le Stade toulousain.

Du journalisme sportif à la correspondance

Après un passage par la plupart des grandes rédactions audiovisuelles locales et parisiennes – France Télévisions, Radio France… –, elle s’expatrie pour des raisons familiales. « J’appréhendais beaucoup ce départ en Arabie saoudite, où mon mari était muté. Là-bas, je n’avais pas de statut juridique rendez-vous compte. J’étais simplement sous sa tutelle », se souvient la journaliste.

Mais qu’à cela ne tienne. Pour Clarence, tout relève du défi sportif, du challenge. « Je ne voulais pas rester au bord de la piscine comme tout expat’. Évidemment, dans un pays comme l’Arabie saoudite, il est impensable d’envisager une seconde exercer sa profession de journaliste pour une Occidentale. » Pourtant, elle envoie son CV à un ex-ambassadeur du pays à Paris, francophile et francophone. Au bout de quelques mois, elle reçoit son accréditation.

Clarence Rodriguez devient ainsi la première journaliste européenne accréditée en Arabie saoudite. Comme si le précédent ne suffisait pas, elle est une femme. « J’ai dû jouer des coudes pour pouvoir faire mon travail. Mais je m’y suis toujours appliquée avec beaucoup de minutie. On ne peut pas tout dire, bien entendu, alors je me fixais mes propres limites. » La journaliste assure néanmoins n’avoir jamais été censurée.

« J’ai beaucoup appris des femmes saoudiennes »

De l’Arabie saoudite, Clarence Rodriguez garde un souvenir personnel et professionnel incroyable. « J’ai appris des choses à des femmes saoudiennes, mais elles m’ont surtout tellement appris. Ce sont des femmes pour lesquelles j’ai un profond respect. Elles n’avaient pas le droit de conduire à l’époque ou de parler. Et la plupart avaient une réelle envie d’exister », raconte-t-elle.

À son retour en France, Clarence Rodriguez a pris la rédaction en chef de plusieurs grandes stations de radio publiques. Avant de redescendre dans le Sud, retour à la case toulousaine.

Après la rédaction de deux ouvrages, dont l’un porte sur les femmes saoudiennes, elle propose aujourd’hui du média training aux dirigeants. Quant à ses chapeaux, la journaliste confie en avoir plusieurs centaines chez elles. « Ils m’ont permis d’éviter d’avoir à porter le voile là-bas. Mais c’est aussi ma marque de fabrique. Je trouve qu’ils finissent une tenue », sourit-elle.

Ce contenu audio a été diffusé le 31 mai 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Olivier MONTEGUT

Rédacteur en chef adjoint

Agence de communication Perpignan