Citique-Tracker, pour visualiser les signalements de piqûres de tiques

Il s’agit d’une carte interactive sur laquelle toutes les données du programme de recherche collaboratif Citique, co-coordonné par le centre de l’INRAE Grand Est-Nancy, sont recensées.

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Programme Citique : comment réagir en cas de piqûres de tiques

Programme Citique : comment réagir en cas de piqûres de tiques

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Citique-Tracker : le nouvel outil du programme Citique

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Programme Citique : l’importance de se protéger des tiques

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Dans quelle région de France y a-t-il le plus de signalement de piqûres de tiques ? Lors de quelles activités se fait-on le plus piquer ? À quel moment de l’année ? Les réponses à ces questions, on peut les retrouver sur un nouvel outil : Citique-Tracker.

Disponible depuis début juin, cette carte répertorie les données du programme Citique, lancé en 2017 par les chercheurs du centre de l’INRAE Grand Est-Nancy, notamment.

Prévention des risques

« C’est un programme de recherche participatif, à travers lequel on demande aux gens de signaler les piqûres de tiques, aussi bien sur les humains que les animaux domestiques et d’élevage. Et ce, parce qu’il n’y avait pas de recherches de faites sur les tiques en France. Ça nous permet donc de faire de la prévention auprès du public sur les risques », explique Irene Carravieri, animatrice de réseau Citique.

En effet, les tiques sont des acariens potentiellement vecteurs d’agents pathogènes pour l’humain qui peuvent, par la suite, développer des maladies comme celle de Lyme. La tique est alors porteuse de la bactérie Borrelia burgdorferi. Depuis 2009, entre 25 000 et 68 530 cas ont été diagnostiqués.

Les idées reçues

Depuis sa création, le programme Citique a recensé 72 141 signalements. Ils ont été réalisés via l’application mobile gratuite « Signalement Tique » ou sur le site internet. Les citoyens renseignent la date, le lieu, l’activité pratiquée au moment de la piqûre, l’âge du piqué. Pour faire avancer la recherche, il est possible d’envoyer par courrier la tique, qui sera analysée et rejoindra la tiquothèque de 150 000 spécimens.

Par ailleurs, l’autre intérêt de ce programme est de lutter contre les idées reçues. « Contrairement à ce que l’on peut penser, on ne se fait pas piquer qu’en forêt », rappelle Irene Carravieri. Grâce aux signalements, on apprend que 46% des piqûres ont été faites en forêt et 31% dans les jardins privés ou publics, et les parcs.

Autre préjugé que l’animatrice du réseau Citique souhaite contrer est le fait que les tiques tombent des arbres. « En France, celles qui nous piquent le plus aiment l’humidité, les herbes, les buissons, les lieux de passage où il y a des animaux sauvages et les plans d’eau. » Elle ajoute que ce parasite apprécie la chaleur, mais pas trop. C’est pour cela qu’il sera plus actif en printemps et à l’automne. Mais il est possible de se faire piquer à tout moment de l’année, souligne-t-elle.

Les conseils d’Irene Caravierri pour se prémunir et agir en cas de piqûre de tique

  • Lorsqu’on pratique une activité de plein-air – balade en forêt, jardinage, pêche… il faut se couvrir le corps. Mettre des pantalons dans les chaussettes. Porter des habits clairs pour voir la tique. Pour un pique-nique, utiliser un drap clair. On peut aussi utiliser des répulsifs.
  • Après la sortie, il faut s’inspecter le corps, sans oublier les endroits auxquels on ne pense pas comme la tête, le nombril, derrière les oreilles, entre les orteils, surtout pour les enfants. La tique est petite et aime se mettre à l’abri. Il faudra renouveler l’opération 24 heures plus tard car si elle a mangé, elle sera gonflée et donc perceptible.
  • Une piqûre ne se ressent pas forcément parce que la tique sécrète de la salive dans laquelle il y a des molécules anti-inflammatoires, anti-douleurs, anti-coagulantes. Elle ne veut pas se faire détecter pour se nourrir de sang. Une fois nourrie, elle va se laisser tomber. Il peut y avoir un érythème migrant, avec ou sans symptômes grippaux. Dans ce cas, vous pouvez voir votre médecin. Cette infection ressemble à une tache rouge en forme de cible.
  • Dans le cas où on voit la tique, il ne faut hésiter à la retirer, mais sans utiliser des techniques chimiques. Ça pourrait l’étouffer et il y a un risque de régurgitation de ses glandes salivaires où se trouve éventuellement l’agent pathogène. Cette action augmente les risques d’infection. Il faut désinfecter et utiliser un tire-tique que l’on tourne tout en tirant. Si la partie buccale reste, ce n’est pas grave. Il ne faut pas insister. Elle tombera toute seule.

Ce contenu audio a été diffusé le 29 juin 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Jennifer Biabatantou

Journaliste

Agence de communication Perpignan