Depuis vingt ans, Jessica Rivière évolue dans le monde de l’éducation. Aujourd’hui, elle est à la direction de l’école maternelle Arc en Ciel, dans le quartier de Saragosse, situé dans un réseau d’éducation prioritaire (REP) de Pau. « Saragosse est en pleine mutation. C’était un quartier qui était compliqué socialement, avec des logements et des foyers sociaux pour accueillir des familles qui viennent de partout en France et d’ailleurs, explique-t-elle. Parce qu’il faut savoir, ces personnes sont d’abord reçues à Bordeaux. Puis, elles sont envoyées ici parce qu’il y a des structures d’accueil pour les enfants qui sont dans des situations d’urgence dues à un pays en guerre par exemple. »
Composer avec la mixité
Résultat : les classes sont cosmopolites. Il y a eu beaucoup d’enfants arrivés de Syrie pendant la guerre, d’Afghanistan, de Mayotte, d’Éthiopie, de Turquie, entre autres. Dans cet établissement scolaire, il n’y a que quatre classes d’une vingtaine d’élèves de 3 à 6 ans.
« Il faut donc s’adapter aux traditions de chacun, au fonctionnement des familles, estime la directrice d’école. Certaines ne sont pas habituées au monde de l’école. Donc, lorsqu’on passe aux documents écrits, je les fais parfois traduire avec l’aide de mon entourage. Sinon, j’utilise aussi des symboles parce qu’il y a aussi des familles illettrées. »
Inclusion et partage
Toujours dans une démarche d’assurer son rôle d’inclusion et de créatrice de liens avec et entre les familles, l’école Arc en Ciel organise aussi des cafés gratuits. Un projet mis en place avec un employé de la ville de Pau.
« Au départ, certaines familles ne restaient que quelques minutes. D’autres avaient peur de l’école à cause de leur histoire personnelle. Finalement, elles prennent plaisir. Et puis, ça permet de rencontre les membres du corps éducatifs aussi, de poser des questions liées à la parentalité », constate Jessica Rivière.
Unité
Par ailleurs, en ce qui concerne les projets, la directrice aussi bénévole à radio Pays d’Ousse – une radio associative – se démène pour développer des projets pédagogiques. Prochainement, certains vont tourner autour de la nature comme le jardinage, la montagne.
Aussi, elle se base sur les origines de ses élèves qui sont des richesses. « C’est vrai que les parents veulent que leurs enfants parlent français, mais on peut arriver à joindre les deux. J’ai créé une chanson pour se dire « bonjour » dans toutes les langues. Les enfants sont très heureux de démarrer la journée avec. Ce petit clin d’œil permet de dire que les enfants et leurs familles sont les bienvenus. Et ça fait une passerelle entre l’école et la maison », conclut-elle.
