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170 journalistes s’engagent contre le racisme dans les médias

Un journaliste sur cinq a déjà été témoin de comportement raciste sur son lieu de travail. Face à ce constat, l’Association de journalistes antiracistes et racisé.e.s (AJAR) a publié une tribune.
© Markus Spiske/unsplash
Journaliste

Le 21 mars dernier, le quotidien “Libération” publiait la tribune de l’Association de journalistes antiracistes et racisé.e.s (AJAR). L’association entend lutter contre le racisme et le manque de représentation des personnes racisées dans les médias. Rencontre avec Arno Pedram, cofondateur de l’association.

AirZen Radio. Pourquoi avoir lancé cet appel ?

Arno Pedram. L’appel a pour but de dire aux personnes racisées qu’on est là et qu’elles ne sont plus seules, que leur constat est partagé. On doit normaliser le fait qu’on peut se soutenir, se réunir, on appartient à ce milieu et on a le droit d’y travailler et d’y avoir une place en fonction de nos compétences.

Comment les écoles de journalisme peuvent-elles prendre leurs responsabilités ?

Nous voulons travailler avec les écoles. Nous voulons faire des formations, interagir avec elles. On a souvent des témoignages de personnes qui nous racontent que c’est difficile dès l’école de journalisme. Nous restons à l’extérieur, mais on veut pouvoir expliquer à l’école qu’une blague raciste, ce n’est pas anodin. Il peut y avoir des traumatismes. Certains peuvent même entrainer l’arrêt des études.

C’est déjà difficile d’avoir fait des concours pour arriver aux études, d’y être une des seules personnes racisées, d’essuyer des blagues racistes et de n’être soutenu par personne. Alors, se dire qu’on va arriver dans le milieu du travail dans la même ambiance, c’est décourageant.

Et du côté des médias ?

Déjà, il faut rappeler le droit. Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. Il y a eu une prise de conscience sur les violences sexistes et sexuelles, il doit y en avoir une sur les questions de racisme. Le discours doit être clair. Il y a des plaisanteries, des comportements qui sont inappropriés. Et il y a aussi une question d’accès à l’emploi et de promotion. Il faut changer les méthodes de recrutement. Les offres d’emploi doivent être postée publiquement.

Des progrès ont eu lieu sur les questions de genre, il doit y en avoir sur la racisation. Il faut le prendre en compte. Cela ne signifie pas recruter quelqu’un parce qu’il est noir par exemple. Il faut considérer la racisation d’une personne dans la candidature.

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