À 24 ans, Emma a quitté un emploi stable pour partir à l’aventure. “L’idée, c’était de profiter de ma jeunesse, d’accomplir un rêve tout simplement”, relate-t-elle. En voyageant, notamment en plongeant, elle prend conscience du désastre écologique, particulièrement en Asie du Sud-Est où les coraux blanchissent et où le plastique tapisse le sol marin. Une expérience qui l’a marquée et planté une petite graine, comme elle dit.
Plus tard, elle a cohabité avec une végétarienne qui lui concocte de nombreux plats savoureux, transformant la “viandarde à 300%” qu’elle est alors. De rencontres en expériences, elle réalise qu’elle peut agir, à son niveau d’abord, par l’alimentation. “J’ai commencé par réduire ma consommation de produits animaux et à m’intéresser à l’agriculture, aux conséquences de l’élevage industriel, et c’est ça qui a inspiré les débuts du blog Planet addict.”
D’abord, pour relater ses voyages, mais aussi pour parler d’écologie, elle commence à écrire ses impressions, ses “pensées de voyage” comme elle les appelle. “Le voyage m’a ouvert les portes de la conscience écologiste”. À ce moment-là, elle est au Canada, où elle dispose d’un visa vacances-travail. Dans ce pays plus avancé en termes d’écologie, elle découvre le zéro déchet, qui n’existait pas encore en France.
C’est là également qu’elle lance un nouveau projet de voyage, celui de faire du volontariat, sur le principe du wwwoofing, d’être hébergée et nourrie en échange de son investissement dans des projets locaux en lien avec l’environnement. Ce blog lui permet de sensibiliser sur les bonnes pratiques pour voyager de manière plus durable, comme limiter son impact, en parlant des transports et de l’avion, mais aussi du reste, du mode de vie, de continuer ses bonnes habitudes ailleurs.
Moins voyager, mais mieux
Tout commence donc par le mode de transport, là où il va y avoir le plus d’impact, le domaine sur lequel on a le levier le plus important. Par conséquent, éviter l’avion de manière générale, surtout pour de courtes périodes, d’autant plus si le déplacement en train ou en car est possible, voire même en bateau, propose Emma. Bien sûr, ce n’est pas toujours possible, selon le temps dont on dispose. Mais en tout cas, préférer moins voyager, mais mieux. “Le côté slow du voyage est inévitable quand on veut avoir un voyage plus responsable, parce que c’est aussi prendre le temps. On se rend compte que la distance à parcourir est complètement biaisée lorsqu’on prend l’avion.”
Vient ensuite la destination. On oublie trop souvent qu’il y a des pépites près de chez soi. Puis l’hébergement. On peut choisir de s’investir dans un projet volontaire, être logé nourri et travailler en échange, mais également se tourner vers des établissements labellisés écoresponsables, dormir dans une yourte, une cabane sur l’eau, une bulle dans la forêt, proposition qui peut tout à fait convenir pour les courts-séjours.
“Et cela permet de diriger son attention et son argent vers des structures qui prennent en compte la dimension écologique, certes souvent plus onéreuses, mais on participe ainsi à un projet et on rencontre plein de gens.” Les comportements du quotidien, les produits que l’on va utiliser, consommer des produits locaux, manger végétarien, tout cela peut se faire au quotidien, alors pas de raison que ça change à l’étranger !
Faire un peu plutôt que rien du tout
Des solutions alternatives et durables qu’Emma a ramené des quatre coins du monde, qu’elle a compilé dans un e-book, synthétisant près de 300 articles présents sur le blog Planet addict. On retrouve une partie théorique qui reprend six domaines du quotidien : alimentation, mode, cosmétiques, entretien, zéro déchet – minimalisme et voyages. À chaque fois, Emma expose trois problématiques principales liées à l’environnement et les solutions qui vont avec. “Le parti pris était d’exposer un problème quand il y a une solution, donner ainsi un pouvoir d’action aux personnes qui me lisent.” L’e-book est accompagné d’un carnet de défis, pour pouvoir mettre en place concrètement les choses et passer à l’action.
“Le message, c’est surtout qu’il y a beaucoup de choses que l’on peut faire, à notre niveau. Il faut bien commencer quelque part. Je dis toujours de commencer par ce qui est le plus simple et ensuite progressivement avancer sur les autres domaines. Un peu, c’est toujours mieux que de ne rien faire du tout.”
