Réchauffement : faut-il se méfier du phénomène météo El Niño ?

Le phénomène météorologique La Niña se termine, bientôt remplacé par El Niño. Problème : il est synonyme de réchauffement de l’eau et de l’air. Mais son impact devrait être très relatif.

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La bonne nouvelle, c’est que nous sortons de La Niña. Ce phénomène météorologique dure depuis 2020 et intensifie les épisodes de sécheresse et les inondations.

Nous allons désormais entrer, courant 2023, dans un autre phénomène, baptisé El Niño.

Un phénomène de réchauffement naturel

La Niña avait la particularité de refroidir les eaux du Pacifique équatorial et donc l’atmosphère. Difficile à croire alors que nous sortons de plusieurs vagues d’extrêmes chaleurs sur pratiquement tous les continents. El Niño, au contraire, devrait accroître le réchauffement. Néanmoins, il faut savoir raison garder selon Météo France.

La Niña et El Niño sont deux phénomènes océaniques. Ils se caractérisent tantôt par un refroidissement, tantôt par un réchauffement naturel d’un immense réservoir d’eau superficiel. Il s’étend du Pacifique central jusqu’aux côtes du Pérou.

La Niña se produit tous les deux à sept ans et alterne avec El Niño, et des conditions neutres entre les deux. Il est important de savoir que ces deux évènements constituent des phénomènes naturels de réchauffement. Ils n’ont donc aucun lien avec le réchauffement induit par l’activité humaine. Ils peuvent néanmoins interagir.

Selon Météo France, « cette anomalie chaude de température de surface de la mer, de l’ordre de 4° à 6 °C, s’accompagne d’une interaction océan/atmosphère qui perturbe les courants marins. Mais aussi le régime des alizés et, plus généralement, la circulation générale atmosphérique ».

Un impact réel ?

« Pour l’heure, les prévisions sont incertaines et les probabilités faibles quant à l’intensité d’El Niño », explique Pierre Bonin, climatologue à Météo France. Il y a 90% de chances que les conditions soient neutres entre mars et mai, chutant à 80% sur la fenêtre avril-juin et à 60% en mai-juillet. Les chances qu’El Niño se développe sont estimées à 15% en avril-juin, 35% en mai-juillet et 55% en juin-août.

L’impact rafraîchissant de La Niña a temporairement ralenti la hausse globale des températures. Et ce, malgré les records enregistrés en 2020 et 2022. El Niño pourrait alimenter un nouveau pic de températures des océans et donc de l’atmosphère au niveau mondial.

Ceci dit, il est important de nuancer selon Pierre Bonin. « Vous n’êtes pas sans ignorer que l’Europe est plutôt éloignée du Pacifique équatorial. Il y a, par ailleurs, l’Amérique entre les deux. Donc la probabilité pour que ce réchauffement ultra-localisé ait un impact sur nous est faible, même s’il est important de garder un œil sur la situation », explique-t-il.

Ce contenu audio a été diffusé le 11 avril 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Olivier MONTEGUT

Rédacteur en chef adjoint

Agence de communication Perpignan