Mobilités : Jean Fourche, le vélo bordelais qui prône le local

Le fabricant bordelais propose des bicyclettes non genrées en trois coloris, musculaires ou électriques, assemblées et peintes à Bordeaux. Un maximum de composants est français.

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Jean Fourche, le vélo bordelais

Jean Fourche, le vélo bordelais

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Jean Fourche : la recherche du plus local possible

Jean Fourche : la recherche du plus local possible

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Jean Fourche : mettre le plus de monde possible sur un vélo

Jean Fourche : mettre le plus de monde possible sur un vélo

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“On a tous plus ou moins baigné dans le vélo depuis toujours. On est tous “vélotafeurs”, on va tous travailler à vélo depuis une bonne grosse dizaine d’années. J’ai fait du vélo en compétition, on a pas mal bricolé, réparé des vélos dans des ateliers participatifs et on a fini par vouloir créer notre propre marque”, raconte Mathieu Courtois, directeur général de Jean Fourche. Avec Maël Le Borgne et Benoit Maurin, ils ont mis à contribution leurs différentes compétences au moment de créer l’entreprise. 

Tout a commencé en 2019, avant le Covid et ce qui allait devenir le boom du vélo en ville. Il aura fallu presque deux ans entre les premières esquisses papier, les premières conceptions 3D, le prototypage à Bordeaux, la présérie avec le fabricant basé au Portugal, jusqu’aux premières livraisons fin 2020, et avant une évolution vers l’électrique fin 2022.

Car si l’envie de fabriquer un vélo totalement français, voire totalement local, est bien là, tous les composants ne peuvent pas encore être fabriqués dans l’Hexagone, si l’on veut pouvoir garder un prix abordable (ici, environ 2300 euros). Alors, les trois amis misent sur le local dès que cela est possible.

“À l’échelle du vélo, on parle d’Europe, mais on arrive quand même à trouver une bonne partie de nos composants en France.” L’assemblage est désormais réalisé dans les ateliers bordelais (rapatriés de Saint-Etienne), la peinture à 5 km de là, les garde-boues sont quant à eux fabriqués en France, les roues y sont assemblées également, les moyeux proviennent de République tchèque, la selle d’Italie, le cadre, le pédalier et la fourche du Portugal. “En moins de 9 heures, on est sur site chez notre fabricant et on a des délais de transports assez courts. Sans oublier que les cadres sont fabriqués selon nos propres plans.”

Le vélo cargo, le nouvel utilitaire

Seule une partie des composants ne se trouve pas en Europe, ou uniquement pour des vélos très haut de gamme (comptez 8000 euros la monture). Ils sont alors commandés en Asie (pièces de roulement, jeux de direction, boitiers de pédalier, potences et tiges de selle).

À noter que le moteur du modèle électrique est assemblé en France, dans une ancienne usine Renault à Flins-sur-Seine (Yvelines). L’entreprise a aussi pour envie de développer ses propres accessoires en local (c’est déjà le cas pour les paniers issus de récupération de filets ostréicoles réalisés par l’ESAT – établissement et service d’aide par le travail – des Eyquems, à Mérignac, en Gironde).

Un maximum de composants français, c’est un plus. Les usagers des environs peuvent aussi directement venir essayer leur vélo à l’atelier de Bordeaux. “Pour le coup, ça a vraiment du sens pour un Bordelais d’acheter un vélo assemblé à Bordeaux, parce qu’il n’y a pas d’autre fabricant ici. Nous ne sommes pas les seuls à assembler dans l’Hexagone, mais on va plus loin parce qu’il y a une cohérence dans notre politique d’achat pour s’équiper le plus localement possible, et les gens font de plus en plus attention à cela. L’idée est de réduire au maximum l’impact environnemental de notre production.” 

Réduire l’impact de la production

Le projet de Jean Fourche est aussi de mettre le plus de gens possible sur un vélo, que ce soit pour aller au travail ou transporter des courses ou les enfants vers l’école, ce qui se développe de plus en plus avec l’usage du vélo cargo, longtail, long-john, bi ou triporteur, type de vélos déjà bien utilisés plus à l’est de la France (Belgique, Pays-Bas, Allemagne). “L’usage du vélo, pour le côté utilitaire, va encore évoluer c’est certain, et il y a des choses à faire. On travaille dessus. Ces nouveaux vélos ont de beaux jours devant eux !” 

Ce contenu audio a été diffusé le 16 janvier 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Florence Jaillet

Journaliste

Agence de communication Perpignan