Livre : comment est transcrit un ouvrage en braille ?

Ce savoir-faire est détenu par quelques associations en France. La principale, CTEB, est basée à Toulouse. Zoom sur l’édition et la transcription des livres en braille.

Réécouter en podcast

Les livres audio peuvent-ils remplacer les livres en braille ?

Les livres audio peuvent-ils remplacer les livres en braille ?

02:15

Comment fabrique-t-on un livre en braille illustré ?

Comment fabrique-t-on un livre en braille illustré ?

03:51

Les secrets de fabrication des livres en braille

Les secrets de fabrication des livres en braille

08:16

Le braille est une écriture par système de points en reliefs frappés sur du papier. Il est à destination des personnes aveugles ou malvoyantes qui utilisent ainsi leurs doigts pour lire.

Il existe peu de maisons d’édition en braille en France. La principale est basée à Toulouse. Adeline Coursant, la directrice du CTEB (Centre de Transcription et d’Édition en Braille), nous a ouvert les portes de l’imprimerie.

Comment fabrique-t-on un livre en braille ?

Les transcripteurs travaillent en lien avec la BNF (Bibliothèque Nationale de France). Le CTEB a accès à une plateforme d’édition adaptée : Platon. Les éditeurs de livres publiés en France sont tenus d’y déposer leurs fichiers (livres au format PDF).

Le CTEB peut ensuite récupérer les fichiers gratuitement. Le livre d’origine est aussi acheté « en noir », le nom donné à la version imprimée pour les personnes voyantes. « Ensuite, on travaille le fichier pour le préparer à sa transcription en braille sur Word. Puis, on transcrit le livre sur un logiciel en braille intégral et en braille abrégé, une sorte de langage SMS hyper codifié », explique l’un des transcripteurs.

Pour ce qui est du volume, le CTEB transcrit une centaine de livres par an contre 107 000 nouveaux livres édités en France. Soit 3%. « On a un comité de lecture en interne. On est tous férus de lecture. Ensuite, il y a un vote. On essaye de pourvoir des livres dans tous les genres et pour tous les genres. »

Le fichier transcrit est ensuite communiqué aux embosseuses, des machines qui éditent des points sur des feuilles A4. Elles sont reliées puis envoyées par La Poste.

Et les livres audio, alors ?

Les livres audio sont en plein essor. Le marché pourrait atteindre plus de 30 milliards de dollars en 2030 contre un peu moins de 4 milliards en 2021. Mais alors, les livres audio peuvent-ils faire de l’ombre aux livres en braille pour les malvoyants ? « Je ne le crois pas », répond Adeline Coursant.

Selon la directrice du CTEB, « le braille, on en aura toujours besoin. Il permet aux enfants d’apprendre le français, l’orthographe des mots, la structure d’une phrase. L’audio ne permet pas tout ça. L’audio est intéressant aussi, mais c’est un format supplémentaire ». Pour elle, il y a aussi le rapport à l’imaginaire. L’audio « nous oblige à passer par le filtre du narrateur ou de la comédienne qui va lire le livre. Ce n’est pas le cas quand on lit en français classique ou en braille ».

Agence de communication Perpignan