Derrière ce nom complexe, vous connaissez déjà probablement le mapping numérique narratif. Il s’agit de raconter des histoires en projetant des images sur des façades de monuments, par exemple, à l’image de la Fête des Lumières à Lyon ou Chartres en lumières, en Eure-et-Loir.
Rencontre avec Benjamin Leblanc, artiste aux multiples casquettes, véritable touche-à-tout et professeur d’arts plastiques.
AirZen. Où avez-vous découvert le mapping ?
Benjamin Leblanc. J’ai été comédien et auteur, j’ai toujours besoin de créer et de me renouveler. Il y a quelques années, je me rends à Prague, en République tchèque, et je vois ce mapping sur l’horloge astronomique de la ville. Et là, c’est le choc esthétique, la révélation.
Je suis donc entré comme scénariste dans une société de mapping. Comme j’ai été formé aux contes chez Gallimard, j’ai écrit des contes pour cette société et donner un sens aux histoires qu’ils racontaient. C’est ça du mapping numérique narratif. Puis je me suis lancé seul dans l’idée de varier les supports. Après plusieurs projets qui n’ont pas abouti, j’ai eu la chance de me lancer lors d’un festival des Arts Numériques, au musée des Beaux-Arts.
Comment trouvez-vous votre inspiration ?
Je fais du « in situ », c’est le lieu qui m’inspire. Dans le musée des Beaux-Arts, j’avais carte blanche, je suis tombée sur la statue d’une femme nue qui tenait un marteau avec, à ses côtés, un homme étêté emballé dans du papier bulle. J’ai ensuite suivi les codes du conte : je commence par « il était une fois » et je termine par « moralité » puis je fais un storyboard.
Au cinéma, quand on parle d’un cheval, on voit un cheval. Pour le mapping, notre support n’est pas un grand écran blanc, donc on va davantage chercher à traduire les émotions via des mouvements ou des couleurs.
L’artiste Benjamin Leblanc a monté sa société de production : Visiocaïne. Il y développe le mapping sur divers supports comme l’être humain ou l’être vivant (arbre, plantes…).