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Le journal de la culture du 12 juin : trois films d’amour au cinéma

Cette semaine dans le journal de la culture, place à des conseils cinéma avec la sortie de trois films qui, chacun à leur manière, nous parlent d'amour.
Photo du film FIFI
© HaÏku Films
Journaliste

Chaque semaine, dans notre journal de la culture, vous pouvez retrouver des recommandations variées, des films aux livres en passant par les séries, la musique ou les sorties.

Ce 12 juin, les films d’amour sont à l’honneur. « Fifi », « Le Processus de paix » et « Carmen » racontent, chacun à leur manière, l’élan amoureux de son apparition à sa remise en cause. On décrypte également un phénomène inquiétant qui pourrait aboutir à la disparition de certaines séries, et on s’intéresse à l’avenir de Gaston Lagaffe. Avant d’écouter ensemble le dernier album d’Étienne Daho.

“Fifi”, “Carmen”, “Le Processus de paix” : trois films d’amour

Et si on allait voir des films d’amour au cinéma ? Hasard du calendrier des sorties, il y en aura au moins trois à l’affiche ce mercredi 14 juin. Commençons par la fin avec « Le Processus de paix », d’Ilan Klipper, anatomie de la chute d’un couple qui ne s’entend plus. Pour Simon (Damien Bonnard) et Marie (Camille Chamoux), il s’agit d’essayer de sauver ce qui peut encore l’être en inventant une « charte universelle des droits du couple ». « Le Processus de paix » dissèque toutes les subtilités d’une relation au long cours, montre tous ces points de bascule de l’équilibre au chaos. Avec un discours moderne et souvent drôle.

Dans « Fifi », en revanche, il est question du début de l’amour. Fifi, c’est Sophie, 15 ans, jouée par la toujours excellente Céleste Brunnquell. Elle vient d’une famille très modeste, vit entassée avec ses frères et sœurs dans un HLM. Alors quand l’une de ses camarades de classe quitte sa belle maison pour les vacances d’été, ni une ni deux, elle pique les clefs… pour partir la squatter. C’est là qu’elle tombe sur le grand frère, Stéphane, 23 ans. Entre les deux se noue une amitié ambigüe, qui se mue en désir pour Sophie. Mais le film évite l’écueil de la romance gênante entre un adulte et une fille qui est encore une enfant. Il y a du trouble, de l’embarras, de l’attirance, certes. Mais aussi la conscience très claire du malaise que cela provoque. Intelligent, fin et bien écrit.

La troisième histoire d’amour est si connue que pour en proposer une nouvelle version, il a fallu tout changer. Le chorégraphe Benjamin Millepied, ancien directeur de la danse à l’Opéra de Paris, a décidé de passer à la réalisation avec « Carmen », réinterprétation de la nouvelle de Prosper Mérimée. Cette fois, Carmen n’est pas espagnole mais mexicaine. Elle traverse illégalement la frontière avec les États-Unis et rencontre Aidan, vétéran des marines, qui lui sauve la vie en tuant l’un de ses collègues. Ensemble, ils fuient vers Los Angeles. Benjamin Millepied tire le fil de la quête de liberté et s’affranchit du regard centré autour du personnage originel de Don José. Devant sa caméra, Carmen et son amoureux ne sont plus dévorés par des sentiments jaloux. Au contraire, cet amour-là est sincère, profond, absolument pas possessif. Et c’est sûrement là que se niche toute la modernité de cette adaptation.

Les séries peuvent-elles disparaître ?

Les séries pourraient-elles disparaître ? Si on se pose la question, c’est que certaines plateformes sont en plein ménage. Pour comprendre, il faut se souvenir qu’il y a deux catégories de séries en ligne. D’abord les créations originales, comme, par exemple, « House of Cards » sur Netflix. Ensuite, les acquisitions, achetées pour une durée temporaire. Certaines font parfois d’ailleurs le tour des plateformes : si vous prenez « Mad Men », elle a longtemps été disponible sur Prime Video, avant de passer en ce moment sur OCS.

Le problème concerne les séries originales. Certaines plateformes ont récemment décider de les sortir purement et simplement de leur catalogue. Prenez Disney+ par exemple. Depuis fin mai, on ne peut plus y regarder « Willow », la suite en série du film culte des années 1980. Avant cela, HBO a fait le choix de ne plus proposer « Westworld ». Des choix motivés par des objectifs économiques (garder les séries a un coût) mais qui posent la question du patrimoine sériel. Car pour certaines fictions, comme « Willow », il n’existe pas de support physique. En n’étant plus disponible en streaming, la série menace donc d’être purement et simplement rayée de la carte.

Gaston Lagaffe aura bien une suite

Aura-t-on un jour un nouvel album de Gaston Lagaffe ? Cela fait cinq ans que Dupuis, l’éditeur belge du héros maladroit, en rêve. Problème : Isabelle Franquin, la fille du créateur André Franquin, s’y oppose vivement, son père ayant déclaré de son vivant qu’il ne souhaitait pas que son œuvre lui survive. Finalement, la justice a tranché en faveur de Dupuis, sur la base d’un contrat signé par André Franquin. Dans ce contrat, il est dit qu’aucune adaptation, ni aucune œuvre nouvelle, ne peut avoir lieu sans l’accord de l’auteur ou, le cas échéant, ses ayants droit. Mais aussi que l’auteur ne peut refuser que pour des motifs artistiques ou éthiques.

Dupuis peut donc soumettre un nouvel album à Isabelle Franquin, héritière et ayant droit de son père. Et elle ne peut pas s’y opposer s’il respecte le travail initial de l’auteur. Depuis cinq ans, c’est un dessinateur canadien, Delaf, qui peaufine les gags du prochain Gaston Lagaffe. L’album pourrait sortir à la fin de l’année.

Étienne Daho tire la nuit sur les étoiles

Voilà plus de 40 ans qu’Etienne Daho chante l’amour. Et il n’avait pas de raison de s’arrêter en si bon chemin. Son douzième album, « Tirer la nuit sur les étoiles », ne déroge pas à la règle. Le titre vient d’une anecdote : un soir, ivres, les amants Ava Gardner et Frank Sinatra étaient partis dans le désert tirer au pistolet sur les étoiles. Dans l’album, cela se transforme en duo avec Vanessa Paradis.

Cet album est moins une révolution qu’une sorte de condensé de plus de 40 ans de musique. La chanson « Boyfriend », composée par le groupe Unloved, résume bien ce projet : pop, intemporel et élégant. Etienne Daho entamera une tournée à l’automne 2023.

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