Jardins familiaux : pouvoir cultiver son petit potager en ville

La ville de Carpentras, dans le Vaucluse, engagée pour l’agriculture et le bio, vient de fêter les 10 ans de ses jardins familiaux. Les riverains font ainsi pousser fruits et légumes pour leur consommation.

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Jardins familiaux : produire en bio pour les cantines

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Jardins familiaux : un potager en ville

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Jardins familiaux : recréer une petite société dans le potager

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Un petit bout de terre pour faire pousser de quoi se nourrir. Le rêve ! Mais en ville, ça peut s’avérer compliqué. C’est pourquoi certaines communes mettent de plus en plus en place des initiatives pour permettre à leurs habitants, sans maison ni jardin, de pouvoir tout de même prétendre au luxe de cultiver soi-même.

À Carpentras, dans le Vaucluse, qui vient de fêter les dix ans de ses jardins familiaux, il suffit de résider dans la commune pour pouvoir en bénéficier, ne pas payer d’impôts et ne pas avoir d’extérieur. Une opération destinée avant tout aux petits revenus car “le prix des légumes pèse de plus en plus dans les budgets familiaux. C’est donc un petit coup de pouce important et une économie substantielle”, explique Olivier Ceyte, conseiller municipal en charge de l’agriculture à la ville de Carpentras. Le bénéficiaire doit juste s’engager à entretenir sa parcelle et à n’utiliser aucun pesticide. 

Victimes de leur succès

C’est ainsi que l’on voit fleurir dans la ville petits pois, pois gourmands, fèves, tomates, aubergines, courgettes, rosiers, framboisiers, muriers, fraisiers… Les 67 agriculteurs bénéficient d’un petit cabanon, ont à leur disposition l’eau du canal pour arroser leur parcelle de 100 m², tous les jours, de 6 heures du matin jusqu’à 20 heures. Et ce, pour seulement 80 euros de cotisation annuelle.

Un succès fou, à tel point que la liste d’attente ne fait que s’allonger et que Carpentras est désormais à la recherche d’une deuxième parcelle. Mais l’opération peut s’avérer délicate : trouver un terrain agricole en friche dans le centre-ville n’est pas chose aisée. D’autant plus que le terrain doit se situer relativement près, pour permettre aux personnes non véhiculées, par exemple, de pouvoir y accéder.

Les villes sont en recherche active de terrains à exploiter. Si vous avez d’ailleurs une terre agricole en friche que vous n’utilisez pas, vous pouvez en faire bénéficier les habitants de votre commune en lui permettant de devenir un jardin associatif. 

“Ça engage et ça sensibilise”

“Ce retour à la terre, à l’autonomie, attire de plus en plus”, raconte Olivier Ceyte. Une terre qui resserre les liens aussi : “Il y a beaucoup d’échanges, de rencontres entre les jardiniers, qui organisent des repas, des parties de pétanque, discutent au sujet des cultures, s’échangent des plants ou le fruit de leur travail. C’est très vivant et convivial. Ça change aussi les idées aux personnes en difficulté, ça distrait les personnes malades.” Des parcelles sont également mises à disposition des associations. “On essaie de faire le maximum pour faire vivre ces jardins. Ça engage les gens, ça les sensibilise. C’est un échange, un partage.”

Désormais, un composteur permet d’utiliser les déchets ramenés de la maison pour nourrir les futures réalisations des néo-agriculteurs. Des ruches vont aussi prochainement être installées. D’autres parcelles seront quant à elle utilisées pour approvisionner les cantines et préparer les 1800 repas servis quotidiennement aux enfants.

Des jardins qui sont également le moteur d’un retour de la biodiversité en milieu urbain : “Il faut arrêter de bétonner le centre-ville, il faut plus d’espaces verts, plus de jardins, d’espaces pour jardiner, pour les fleurs, les arbres, s’anime Olivier Ceyte. Ceux qui ont un morceau de terre en ville ont tout intérêt à planter et récolter, ça leur fera des économies, et ils sauront ce qu’ils mangent.” 

Ce contenu audio a été diffusé le 28 août 2022 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Florence Jaillet

Journaliste

Agence de communication Perpignan