Dans les locaux de Labofabrik du 11ᵉ arrondissement de Paris, les machines à coudre ronronnent. Au programme, la fabrication de petites pochettes colorées en tissus wax.
Derrière ces machines, il y a les “valoristes”. Ces personnes en situation de précarité ou consommateurs de drogues sont employées deux après-midis par semaine pour fabriquer des objets à partir de matériaux de récupération.
“Cet atelier d’insertion a été créé par Béatrice Dalesky. Avec Labofabrik, on souhaite redonner confiance et permettre aux usagers de drogues de retrouver le chemin de l’emploi. Travailler ici leur donne des responsabilités et un emploi du temps stable”, explique Mélanie Lalouf, encadrante. “Après 20 ans de rue, avoir une paye et un rythme me redonne de l’estime de soi. Plus on est dehors, plus on se sent seul. Aujourd’hui, je considère mes collègues comme des amis”, confie Jeff, valoriste et consommateur de drogues.
Le Labofabrik fait partie du programme Premières Heures de la ville de Paris, dispositif de soutien aux Parisiens qui ont connu ou connaissent encore la rue. 16 structures ont été engagées par convention dans ce dispositif en 2022.
De 30 à 250 élèves. En quelques années, D-PhiAlpha a progressé et fait avancer l’apprentissage des mathématiques en Seine-Saint-Denis, département sous-doté en matière d’éducation. Par ailleurs, selon un rapport parlementaire remis en 2023, les collèges publics du 93 ont le plus faible indice de position sociale (IPS)*. Aussi, 34% des enseignants y ont moins de deux années d’ancienneté dans l’Éducation nationale.
Pour tenter d’apporter une solution aux difficultés scolaires rencontrées par les élèves de ce territoire, Amina Khelil a lancé une école de mathématiques. Cette ingénieure de formation, native du Pas-de-Calais, a ainsi pour objectif de faire aimer cette matière souvent incomprise ou crainte. “Certains renoncent à leurs ambitions, pensant qu’ils n’ont pas le niveau en maths. Et c’est terrible”, déplore l’entrepreneuse. La jeune femme, lauréate du prix Créatrices d’Avenir Impact de 2023, compte exporter le modèle ailleurs en France.
Comment fonctionne l’accompagnement des élèves ? À quoi ressemble la plateforme pédagogique et numérique imaginée pour Amina Khelil ? Réponse dans cet entretien.
*L’IPS résume les conditions socio-économiques et culturelles des familles des élèves accueillis dans un établissement. Il permet de rendre compte des disparités sociales existantes entre établissements.
28% des Françaises participent désormais à la chaîne entrepreneuriale, selon un récent sondage IFOP, qu’elles aient l’intention de créer leur entreprise, qu’elles en portent le projet ou qu’elles soient cheffes ou ex-cheffes d’entreprise. “Selon les territoires, on monte jusqu’à 40%”, se félicite Francine Savidan, présidente d’Initiatives Ile-de-France. Ce réseau est à l’origine de la 14ᵉ édition du concours Créatrices d’avenir. Plusieurs entrepreneuses seront récompensées en décembre 2024 du Prix Impact, Prix Quartiers, Prix Artisanat…
Pour les candidates et futures lauréates, Créatrices d’avenir est aussi un accélérateur. Grâce à une visibilité accrue, une mise en réseau et une dotation globale de 60 000 euros, elles peuvent poursuivre le développement de leur activité dans les meilleures conditions.
En France, les femmes sans domicile fixe représentent 45% des personnes SDF. Celles-ci sont invisibilisées dans la société et les lieux mixtes sont souvent peu adaptés à leurs besoins. Face à ces constats, Anne Kahlhoven a imaginé, à Lyon, un lieu de répit avec l’association Au Tambour !

Ce lieu d’accueil est exclusivement dédié aux femmes non accompagnées d’enfants, victimes de précarité, d’isolement et/ou de violences. Au Tambour ! s’appuie ainsi sur la sororité pour faire éclore des paroles politiques et des actions concrètes.

Situé dans le 6ᵉ arrondissement, ce lieu sécurisé et bienveillant prend en compte le genre dans l’accueil et l’accompagnement des personnes en situation de précarités multiples et intersectionnelles. Au Tambour ! met ainsi en avant le bien-être de ces femmes et leur permet de prendre du temps pour elles.
Des services et des ateliers sont ainsi régulièrement organisés au sein de l’association. Les femmes ont à cette occasion accès à l’hygiène et au soin ainsi qu’à des temps individuels avec une ostéopathe ou encore une masseuse.
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette association qui offre un temps de pause et de répit aux femmes sans domicile fixe, écoutez notre sujet.
Du talent, il en a. De la passion aussi. À 39 ans, Mossi Traoré a plusieurs casquettes à gérer : chef d’entreprise, styliste, responsable de l’école de haute couture Les Ateliers d’Alix… Ses journées sont bien remplies. Surtout, il mène toutes ces activités de front, avec brio.
Sa marque Mossi a trouvé son public. Son école, ouverte depuis 2019 à Villiers-sur-Marne (94) en banlieue parisienne, attire de plus en plus de nouveaux talents. Cette école est justement son dernier bébé, et Mossi en prend soin. L’établissement permet, chaque année, à une trentaine d’apprentis, dont de nombreux en réinsertion, d’apprendre le stylisme. Les classiques « flou » et « tailleur », les deux jambes de la confection, comme les subtilités de la haute couture sont enseignés par d’anciens grands noms des ateliers parisiens, des « petites mains » de chez Chanel ou de Dior.
La suite, c’est Mossi Traoré qui nous la raconte.
Pour aller plus loin > Mode : Carrousel France imagine des vêtements artistiques en série limitée
Il y a des rencontres qui changent une vie. Alors que Ben Mvouama est étudiant en informatique, il y a quelques années, il effectue un stage dans le cabinet de psychologie du docteur Makasso, à Paris. Il assiste aux séances de groupe. Les jours passent et un lien de confiance s’établit entre le docteur et Ben. Ce dernier lui fait une promesse : “Un jour, je réaliserai un documentaire sur vous”.
En effet, le docteur Makasso n’est pas un psychologue comme les autres. À la tête de plusieurs associations, il se déplace dans les quartiers difficiles pour rencontrer des adolescents en détresse. Et avec lui, la magie opère. Car ces jeunes, parfois mutiques au moment de la rencontre, finissent par libérer leur parole.
“J’ai toujours voulu raconter les choses qui me passionnent. Je suis né au Congo et j’ai immigré en France. J’avais envie de parler de mon vécu devant une caméra. On s’est lié d’amitié avec Yann, qui est aussi réalisateur, parce qu’on a la même vision des choses, explique Ben Mvouama. Jean-Oscar Makasso ressemble beaucoup à mes grands-parents et aux sages que j’ai rencontrés au Congo. C’est pour ça aussi qu’on a une telle fusion. Et puis, lorsque j’ai assisté aux séances avec les patients, j’ai trouvé ces moments tellement puissants… Cela m’a beaucoup touché. C’est là que l’idée d’un documentaire est née.”
Ben et Yann sont réalisateurs autodidactes. Ils font partie de l’association 1000 visages, qui œuvre pour rendre les métiers du cinéma accessibles à tous. Leur documentaire “Un psy dans la cité” est disponible sur le site de France Télévisions.
C’est un petit camion blanc avec, derrière lui, une remorque argentée qui porte la mention “Ici vous pouvez apporter vos petits encombrants”. Le Trimobile est un dispositif de la Ville de Paris. Chaque semaine, ce camion remorque est installé dans un quartier différent.
Objets électroniques, électroménager, vêtements et linge de maison emballés, piles, produits corrosifs… Les Parisiens sont invités à venir déposer leurs petits encombrants. Une solution de proximité bien utile puisque bon nombre d’entre eux ne sont pas véhiculés et n’ont pas facilement accès aux déchetteries.
Pratique. Pour suivre le passage de la Trimobile près de chez vous, rendez-vous ici. Si vous souhaitez vous débarrasser de gros encombrants, composez le 3975. La Ville de Paris vous délivrera un numéro, qui vous permettra de déposer vos objets au pied de votre immeuble. Les services de la mairie de Paris passeront ensuite les récupérer.
Si vos objets sont encore en bon état, que diriez-vous de les réparer plutôt que de les jeter ? Découvrez notre article sur iFixit, le site qui vous aide à réparer vos appareils électroniques gratuitement !
Avec la crise sanitaire et l’explosion des livraisons, les géants du e-commerce n’ont cessé d’évoluer. Face à la concurrence, de plus en plus de petits commerçants mettent alors la clef sous la porte.

Pour soutenir les boutiques de quartier, Régis Laurent et Antoine de Saléon-Terras ont imaginé Drive Cube, des casiers de retrait à destination des commerces de proximité.
Ces casiers s’adaptent à la demande des commerçants et sont simples d’utilisation. Les fondateurs souhaitent par ce biais fidéliser plus efficacement la clientèle des magasins tout en s’adaptant à ses contraintes. Ce système est notamment bénéfique aux pharmacies, où particuliers et professionnels peuvent venir récupérer des produits à toute heure du jour et de la nuit.
Découvrez comment l’entreprise lyonnaise Drive Cube développe son offre entièrement sur mesure.
Le lieu est bien connu des gens du quartier. Au 40 rue Milton, en plein cœur du 9ᵉ arrondissement parisien, se trouve les locaux de l’association Tout autre chose. L’association a pour but d’accueillir les gens du quartier, mais aussi les personnes de passage et, surtout, de créer du lien social, de l’échange.
Pour ce faire, le lieu dispose, d’un côté, d’un espace bar et restauration, où il est possible de boire un café et manger un morceau. De l’autre, un espace détente et loisirs où se déroulent, entre autres, les ateliers. L’association propose notamment une aide numérique, une aide administrative, de l’aide au devoir ou encore un atelier tricot.
Pour aller plus loin > Paris : Tout autre chose, un café tenu par des bénévoles
Initiée en 2021, l’idée du Faitout s’est concrétisée en 2023 grâce à l’initiative des associations Bellebouffe et Singa Lyon ainsi que d’une vingtaine d’acteurs du quartier. À Lyon, ce tiers-lieu alimentaire souhaite rebattre les cartes autour de l’hospitalité et de la justice alimentaire. Il se base ainsi sur quatre grands piliers que sont l’écologie, la justice sociale, l’inclusivité et la convivialité.

Ce projet associatif comprend une buvette et un service de restauration tournés vers la solidarité. La cuisine locale se veut sans frontières et engagée. Le but ? Assurer une alimentation de qualité et durable à tous. Le Faitout favorise par ailleurs l’inclusion socio-professionnelle à travers des immersions et des stages. Enfin, des associations occupent le premier étage de ce lieu et laissent leur porte ouverte à des collaborations inédites.
Découvrez le Faitout en écoutant et plongez au cœur de ce lieu d’apprentissage qui s’engage contre la précarité alimentaire dans la métropole de Lyon.
Depuis avril 2023, le R Gerland ne désemplit pas dans le 7e arrondissement de Lyon. Ce coworking-café a été créé par Résidétape qui promeut l’emploi et le logement. Voulant s’inscrire au sein des dynamiques du quartier, il s’adapte aux propositions des habitants et des acteurs économiques. Déborah Cane, coordinatrice du lieu, s’appuie ainsi sur ses expériences pour préciser les nouvelles activités qui rassemblent de plus en plus de curieux.


L’offre de restauration a également évolué depuis l’ouverture. Aujourd’hui, Anne Patin, fondatrice de Couleur Cuisine, régale les clients avec des plats innovants. Sa cuisine anti-gaspillage répond aux valeurs du lieu qui mise sur l’écoresponsabilité. Ainsi, chacun peut y découvrir des plats entièrement végétariens et comprendre qu’il est possible de se régaler en respectant la planète.

Posez-vous au R Gerland à Lyon en écoutant les épisodes et profitez d’un rayon de soleil en terrasse pour découvrir ce lieu ancré dans son quartier.
Et si le sport venait à vous ? Le “Fit’Truck” est un concept unique de salle de sport mobile, spécialement conçu pour les mères de famille éloignées du monde du sport. L’initiative s’adresse aussi à celles qui manquent de temps, qui sont isolées ou n’ont pas les moyens de s’inscrire dans une salle classique.
À quoi ressemble-t-il ? Il s’agit d’une Tiny House spécialement aménagée pour offrir des équipements de fitness et des sessions d’entraînement mobiles. “On répond à un besoin essentiel de pratiques sportives dans des zones où les infrastructures sportives manquent”, explique la fondatrice de l’association Motivea, Assitan Keita.
“Je crois que chaque femme mérite de prendre du temps pour elle et de faire de sa santé une priorité. Le sport ne doit pas être un luxe, mais une nécessité. C’est une question de santé publique”, ajoute-t-elle.
Au programme : des coachs sportifs professionnels pour donner des cours, un mini truck dédié à l’accueil des enfants, un tour des quartiers d’Ile-de-France et de tout le pays. Pour en savoir plus sur cette initiative sportive et inclusive, écoutez les épisodes.
Créée en 2022, le Protis Club est une association marseillaise pur jus, née dans l’esprit de Jules Sitruk, jeune Phocéen. Ce dernier repère de jeunes lycéens issus de divers milieux sociaux et quartiers de Marseille et les aide à accéder aux grandes écoles. C’est en 2022 que Jules a eu l’idée de fonder, alors qu’il était dans les travées du stade Vélodrome, dans le virage Sud. Membre des South Winners, Jules est un fidèle supporter de l’Olympique de Marseille.
Alors étudiant à HEC Paris, il a souhaité s’engager pour accompagner les jeunes de sa ville sur les bancs des grandes écoles, comme Sciences Po ou HEC. Cet accompagnement passe par de nombreuses rencontres entre les personnes accompagnées, des séances de révisions ou encore des cours de géopolitique et autres ateliers de prise de parole en public. Le Protis Club a ainsi été fondé avec le soutien de nombreux partenaires tels que les South Winners, principal club de supporters de l’OM.
L’équipe fondatrice peut également compter sur le général gouverneur militaire de la ville ou encore l’école des Hautes études commerciales (HEC) de Paris. La structure est un moyen de promouvoir la diversité, l’inclusion et le brassage des populations. Son but est également de favoriser l’accès à ces établissements pour des lycéens qui ne l’envisageaient pas forcément.
Pour Brahim Timricht, fondateur directeur de l’association Le Grand Bleu, tout a commencé il y a 24 ans. Sensibilisé très jeune par un papa amoureux de la mer, il s’insurge de voir les gamins rester au pied des immeubles du matin au soir en plein été. Il commence à emmener ses voisins sur la côte et organise des sorties toujours plus nombreuses. Il décide finalement de structurer cette activité en créant l’association. Lui-même moniteur de kayak et sauveteur, il imagine qu’il peut aller plus loin en proposant de pratiquer des activités nautiques.
“J’ai réalisé qu’il y avait trop d’enfants qui ne savaient pas nager, se rappelle-t-il. Alors, j’ai créé mon premier bassin de natation en mer en 2012, avant que ça ne devienne un plan national.” Et puis, même s’il y a des piscines, il manque 5000 maitres-nageurs. Alors, il crée il y a deux ans son pôle de formation aux métiers de l’eau, qui forme des sauveteurs, des secouristes et au diplôme de maitre-nageur. Le but est alors d’apprendre aux jeunes à apprendre à nager.
Les enfants intègrent les cours en avril pour apprendre à nager, ils reviennent l’été sur la plage pour les activités nautiques. Ils peuvent ensuite devenir surveillants de baignade ou passer le BNSSA (Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique), puis devenir maîtres-nageurs. “Il y a toujours une suite, que ce soit avec nous ou d’autres. En tout cas, ce n’est jamais un one shot”, insiste le président du Grand Bleu. “Les enfants que nous avons accompagnés à l’apprentissage de la nage quand ils avaient 10 ans ont aujourd’hui 17/18 ans. Et on les forme au diplôme de sauveteur. On a un mix exceptionnel de jeunes filles et garçons qui se forment aux métiers de l’eau.”
Aujourd’hui, le Grand bleu est la seule structure en France à proposer l’apprentissage de la natation ou de l’aisance aquatique en milieu naturel sur le temps scolaire, c’est-à-dire en lien avec l’Éducation nationale. Et les enfants ne font pas qu’apprendre à nager, ils suivent aussi des cours d’éducation à l’environnement, avec une biologiste marine et une plongeuse sous-marine. “Il faut aller plus loin que la collecte de déchets. Avec nous, ils apprennent à réfléchir à leur comportement pour stopper cette pollution. Deux volets qui sont indissociables aujourd’hui quand on fait de la natation en mer. Parce que si on veut continuer à pratiquer les activités nautiques ou à apprendre à nager en mer, il faut protéger notre patrimoine, la Méditerranée.
Depuis 4 ans, l’association apprend à également nager à une soixantaine de mamans. Elles peuvent venir avec leurs enfants qui vont être pris en charge dans un atelier d’aisance aquatique pour leur permettre de profiter de ce moment privilégié.
Le Grand bleu a également signé un partenariat avec la protection judiciaire jeunesse territoriale des Bouches-du-Rhône. Les CEF (Centres éducatifs fermés), par exemple, viennent faire pratiquer les enfants. Les activités se tiennent à la base nautique de la Corbière en fin de journée, en partenariat avec la ville de Marseille et l’État.
Un bon test aussi pour repérer ceux avec une appétence et des compétences dans le nautisme ou l’aquatique. Sur les 2500 jeunes touchés dans le cadre de cette action estivale intitulée “prévention de la délinquance et qualification”, au moins une trentaine intégreront des formations aux métiers de l’eau à la rentrée.
Pour la première fois cette année, le Grand bleu a proposé au mois de juin un cadre idyllique à ses jeunes pratiquants : la piscine du Sofitel Vieux-Port. Pendant les vacances scolaires, les piscines de la Ville sont mises à notre disposition pour l’apprentissage de la natation. Mais hors vacances scolaires, elles sont dédiées aux écoles. D’où l’idée de nouer un partenariat avec le Sofitel, avec lequel Brahim Timricht travaille déjà depuis 4 ans à Alger, sur le même principe. “Avec l’hôtel, on est liés maintenant”, s’enthousiasme-t-il. Un rendez-vous gagnant avec des clients amusés et accueillants et des enfants ravis de pénétrer dans l’hôtel mythique, “le plus beau du monde”, selon eux. Cette opération sera de nouveau organisée à nouveau en septembre et est vouée à se répéter chaque année désormais.
Depuis sa création en 2017, l’association Au fil des femmes se mobilise pour une société plus juste et inclusive. Implantée dans les quartiers populaires de Charente, cette organisation féministe a pour objectif de rendre les femmes plus visibles dans l’espace public. Comme le souligne Maëlys Malossane, l’une de ses fondatrices, « on avait envie que les femmes puissent s’exprimer et qu’elles soient entendues ».
Pour faire vivre l’association, Barka Hacherki se tient à ses côtés. Les deux femmes ont fondé la structure avec la conviction que l’égalité femmes/hommes doit être une priorité. Leur engagement et leurs initiatives leur ont d’ailleurs valu le titre de Charentaise de l’année dans la catégorie solidaire, décerné par le journal “Charente Libre”.
Au fil des femmes, prône la diversité sous toutes ses formes. « Notre association a un visage de diversité. On est multi-ethnique, il y a aussi toutes les religions et toutes les orientations sexuelles », explique Maëlys. L’association réussit le pari d’une cohabitation harmonieuse, même entre des personnes aux parcours et croyances très différents. « Parfois, les gens nous disent que ça doit être compliqué pour telle femme voilée d’être assise à côté d’une femme trans. Non, ça se passe très bien », ajoute-t-elle.
De nombreux événements culturels, sportifs et artistiques sont organisés tout au long de l’année. Parmi les actions les plus marquantes, un événement très attendu chaque 31 décembre : un réveillon solidaire. L’association se distingue par sa convivialité et son esprit de partage. « Pour faire venir les gens, on utilise beaucoup la nourriture, en proposant un apéro, un repas ou un goûter ! » ajoute Maëlys avec humour.
Les deux fondatrices sont aussi à l’initiative d’événements sportifs comme les Foulées de Basso et d’activités culturelles. L’idée est d’amener les gens à réfléchir autrement, comme lors de la projection d’un film sur une histoire d’amour entre deux hommes au Maroc.
Les ateliers d’écriture sont également des moments forts, lors desquels les participantes peuvent s’exprimer librement.
À l’occasion de l’événement Prend l’espace, dédié aux femmes poétesses, chanteuses et slameuses, l’association a mis en lumière des talents tels que Sulay. Originaire de Cali, en Colombie, Sulay a quitté son pays et ses racines pour s’installer à Soyaux, à l’est d’Angoulême.
Dans son texte “Femme migrante”, mis en musique, elle partage ses ressentis depuis son départ et son amour inconditionnel pour la France. « Quand on me demande si je préfère la France ou la Colombie, je dis toujours que je ne peux pas préférer l’une ou l’autre. Pour moi, c’est comme si on vous demandait de choisir entre votre père et votre mère », confie-t-elle.
L’association Au fil des femmes continue de tracer son chemin avec détermination, toujours portée par la conviction que la diversité et l’égalité enrichissent la société.
La mission principale de la Fabrique du Nous est de créer un espace de dialogue et de collaboration entre des personnes qui ne viennent pas forcément du même milieu social. L’objectif est ainsi de lutter contre les discriminations, de promouvoir l’égalité des chances et de favoriser l’inclusion sociale.
La fondation met en œuvre diverses actions pour atteindre ces objectifs, notamment à travers des projets éducatifs, des événements culturels et des initiatives locales.

Depuis 2021, chaque été, des jeunes adolescents marseillais apprennent à nager avec l’appui de maîtres-nageurs dans une quinzaine de piscines de particuliers qui, d’année en année, se réengagent. “Au bout de cinq-six séances, le groupe de jeunes commence à échanger avec le propriétaire. Un lien s’établit petit à petit. On se rend compte que les regards, d’un côté comme de l’autre, changent. Certains propriétaires invitent par exemple les jeunes à rester goûter et dîner chez eux. Ce qui nous intéresse, c’est de provoquer des rencontres entre ces mondes qui ne se sont jamais parlés”, explique Nathalie Gatellier, co-fondatrice de cette fondation.
Depuis sa création, la Fabrique du Nous a réussi à toucher des milliers de personnes à travers ses initiatives. Aujourd’hui, Tarik Ghezali et Nathalie Gatellier jouent un rôle essentiel dans la promotion du vivre ensemble en France.
En 2021, le Centre Communal d’Action Sociale de Villeurbanne, près de Lyon, a mené une enquête auprès de ses bénéficiaires. il en est ressorti que 70% des personnes en précarité n’avaient encore jamais inscrit leur enfant à une activité ou une offre de loisirs. La Ville de Villeurbanne a ainsi décidé de mettre en place le dispositif Égalité réelle d’accès aux loisirs, qui offre une bouffée d’air frais aux familles modestes.
Ce dispositif propose ainsi des activités et des séjours en centre de vacances à des enfants issus de familles en difficulté financière et/ou administrative. Les enfants peuvent alors profiter du centre de vacances de Chamagnieu ou encore des ateliers de l’espace aqualudique du centre nautique Etienne-Gagnaire.
Inès Deslandes est chargée de mission accès aux droits et lutte contre la fracture numérique au sein de la ville. Avec son équipe, elle s’occupe de contacter les familles pour leur présenter les offres de loisirs et culturelles qui existent sur le territoire. Elle les aide également dans les démarches administratives, par exemple dans l’obtention de l’assurance extrascolaire.
Pour lever les obstacles financiers, Villeurbanne s’appuie sur le dispositif “zéro reste à charge”, destiné aux ménages avec un quotient familial inférieur ou égal à 200. Pour Inès, cette initiative présente de nombreux bienfaits pour les enfants et les familles. Ils peuvent ainsi se retrouver en famille et créer de nouveaux souvenirs. Ces offres contribuent par ailleurs à l’épanouissement et à l’insertion sociale de chaque enfant.
Chaque année, le festival “out l’monde dehors met l’été et la culture à l’honneur à travers toute la ville de Lyon. Créé en 2002 par la ville de Lyon, cet événement est né de la volonté de rendre la culture accessible à tous, y compris à celles et ceux qui ne partent pas en vacances. C’est pourquoi, durant tous les mois de juillet et d’août, les habitants peuvent profiter de rendez-vous gratuits et à proximité de chez eux.
Cette année, 180 événements ont été imaginés pour ravir les festivaliers. Ces spectacles et rencontres pluridisciplinaires tentent ainsi de s’adresser à un large public. Tous les quartiers pourront donc profiter de projections de films, d’initiations artistiques ou encore de représentations théâtrales.


Violaine Etienne est chargée de projets événements culturels à la ville de Lyon. Pour elle, il est important de s’adresser à toutes les catégories d’âges. Pour les plus jeunes, de nombreuses animations, comme la lecture de contes, ont été programmées dans plusieurs arrondissements. Ces événements artistiques et culturels sont portés, pour la plupart, par des artistes locaux.
Violaine rappelle d’ailleurs l’engagement de la ville à soutenir la scène artistique émergente. Elle revient également sur la volonté du festival de progresser en matière d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap. Un FALC, c’est-à-dire un texte qui permet de lire et de comprendre facilement, est ainsi mis à disposition de ces publics. Du 2 juillet au 25 août 2024, le festival “Tout l’monde dehors” compte bien célébrer l’été dignement.

La coopérative Intermède accompagne la transformation de lieux en réhabilitation et soutient la transition des territoires. Pour cela, elle crée des lieux hybrides d’intérêt collectif et de coopération. Pérennes et transitoires, ces espaces suivent la trajectoire vers des sociétés durables et solidaires.
À Villeurbanne, près de Lyon, la Filature offre aux quartiers des Poulettes et de Croix-Luizet un nouveau lieu de réflexion et de partage. En plein centre-ville, ce lieu d’occupation temporaire prend place dans les anciennes usines Renaud et profite ainsi de deux années de réhabilitation. Maëlle Nègre est la coordinatrice du site au sein d’Intermède. Pour elle, la Filature accompagne la transition du quartier tout en permettant aux habitants de tisser des liens.


Au sein de la Filature, de nombreuses structures de l’économie sociale et solidaire se partagent les lieux. Qu’elles soient artistiques, associatives, entrepreneuriales ou encore artisanales, ces dernières peuvent profiter d’espaces adaptés à un loyer très modéré. Chacune peut ainsi tester ou consolider son activité tout en créant de nouvelles coopérations avec les autres acteurs.
L’association Lieux Courbes a même pris possession du rez-de-chaussée d’un des trois bâtiments occupés pour y installer une buvette et une cantine. Dans la cour, le Pavillon, également géré par Lieux Courbes, accueille quant à lui les associations qui souhaitent proposer des pratiques culturelles et artistiques amateurs. Toutes ces expériences permettront ainsi à Intermède de rassembler des connaissances en sciences humaines et sociales. Celles-ci serviront ensuite à une meilleure prise en compte des modes de vie dans les projets.

En se rendant au quartier du Grand Parc, à Bordeaux, il faudra lever les yeux en ciel. Ainsi, sont accrochés sur les façades des immeubles et aux réverbères une cinquantaine de portraits de jeunes en insertion professionnelles originaires de ce quartier. Ces œuvres ont été réalisés par la photographe Henrike Stahl, lorsqu’elle était en résidence au Château Palmer, à Margaux, en Gironde. Celles-ci ont donné lieu à l’exposition urbaine « Instants ».
« Depuis plusieurs années, le château a un lien avec l’art et notamment avec la photographie. On accueille depuis trois ans des artistes. L’an dernier, c’était Henrike. Lors d’un de ses passages, elle a été particulièrement touchée par la collaboration de Palmer avec l’association Académie Younus. Celle-ci propose à des jeunes une première expérience dans les vignes », explique Sabrina Pernet, directrice technique du site.

C’est donc de façon fortuite que l’artiste a rencontré ces jeunes en insertion professionnelle en pleines vendanges. « Ils se promenaient un peu partout, comme des petites plantes plantées dans les vignes. Puis, on a commencé à faire des photos ensemble. Ce sont des portraits assez simples et naturels. Après, ce n’était pas un travail, on va dire « corporate », sur le travail dans les vignes. L’idée était de faire des portraits et de montrer l’interaction de l’humain avec la nature. »
Résultats : plusieurs tirages de différents formats, de type bâche 9 m sur 13, de la taille d’un drapeau, qui ont été imprimés. Ces derniers ont été dispersés dans le quartier du Grand Parc, qui fait donc office de galerie d’art en plein air jusqu’au 22 septembre. Henrike, y a également mêlé une autre série de photos dans laquelle elle fait intervenir la nature. Elle l’a appelée « L’arc sera parmi les nuages », rappelant l’histoire de Noé et qui porte un message de paix.

Adael Madi Abdou, 19 ans, à présent en service civique à l’Académie Younus, fait partie des modèles. Son portrait est accroché sur la façade de son bâtiment, lui conférant un sentiment de fierté. « J’ai directement accepté, parce que c’est une exposition sur nous, donc les gens du quartier. C’est un beau projet avec de belles photos. Je n’aurais jamais pensé qu’une chose comme ça aurait pu avoir lieu ici. Ça rajoute de la beauté en plus », dit-il.
Pour Henrike Stalh, il était évident que les portraits soient affichés dans le quartier du Grand Parc. C’est avec les jeunes qu’elle a par ailleurs élaboré la scénographie. « Je voulais, déjà, leur rendre la lumière, les mettre à la lumière, parce qu’ils m’ont beaucoup donné. Aussi, avec cette exposition, je voulais mélanger les gens puisque j’ai cru comprendre qu’il n’y a pas beaucoup de personnes d’autres quartiers qui viennent ici. J’ai donc envie que les gens qui habitent dans Bordeaux viennent ici, se promènent là », espère-t-elle.
Avec cette exposition, l’artiste a par ailleurs souhaité insuffler de « l’espoir et sauvegarder un petit peu de ce qui se passe de bien aujourd’hui. Parce que quand je me dis que, dans 300 ans, on va penser à notre époque, on va forcément parler des guerres qui ont lieu et de toutes les atrocités. Moi, je trouvais qu’il y avait beaucoup de bienveillance et d’humanité dans les vignes. Puis, en échangeant, en s’entraidant, on peut encore faire quelque chose et ce n’est pas du tout fini ».