Une retenue collinaire est un trou rempli par écoulement des eaux. Il s’agit d’un moyen de gestion de l’eau, fortement encouragé par Emmanuel Macron. Il l’a notamment déclaré lors de son déplacement au Salon International de l’Agriculture.
Aussi, ce système serait jugé préférable aux méga-bassines. Cette autre méthode a récemment fait la une de l’actualité.
Les retenues collinaires mieux que les méga-bassines ?
Mais la mobilisation à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) a suffi à pointer du doigt les limites de ce système. Parmi les arguments énumérés par les défenseurs de l’environnement : l’important risque d’évaporation dans ces outils de stockage, l’utilisation quasi exclusive par des exploitations qui travaillent en agriculture intensive, le fait de pomper l’eau directement dans les nappes phréatiques ou encore la destruction de la biodiversité.
En montagne, « on parle plus souvent de retenus d’altitude. À savoir, des zones creusées, recouvertes de plastique et remplies par captage des sources », explique Valérie Paumier, fondatrice de l’association Résilience Montagne. Elle dément l’idée selon laquelle l’eau des retenues provient du ruissellement des montagnes.
« On détourne des courants », ajoute-t-elle. Pour elle, si l’idée est séduisante sur le papier, il n’en est rien sur le plan environnemental. « Non seulement, on assèche les cours d’eau de nos massifs. Mais, en plus, on utilise cette eau à des fins récréatives, pour fabriquer de la neige artificielle. » Une source d’inquiétude confirmée par la stratégie du tout-ski, pour l’instant défendue par la plupart des stations.
Quel est le problème en Haute-Savoie ?
« Aujourd’hui, la neige artificielle compte pour 40% des domaines skiables en France. L’idée, à l’horizon 20230, et de porter cela à 70%. Vous imaginez la quantité d’eau que ça fait pour la produire et le coût en énergie ? » demande Valérie Paumier. Pour elle, l’idée n’est pas d’aider les agriculteurs mais d’encourager le tourisme autour du ski. D’autant que l’eau stagnante est impropre à la consommation ou pour l’agriculture.
Valérie Paumier pointe notamment du doigt le projet de construction d’une cinquième retenue d’altitude à La Clusaz, en Haute-Savoie. Le dossier est entre les mains de la justice. En appel, le Tribunal de Grenoble a rejeté l’intérêt général majeur d’une telle construction mais le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère de la Transition écologique, a décidé de se pourvoir en cassation.
Néanmoins, la plupart des retenues d’altitude sont des petits ouvrages destinés à l’usage privé des agriculteurs. L’impact local est donc à nuancer.