Après avoir passé de nombreuses dans l’hôtellerie de luxe, EllysRaza, 53 ans, a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat. En 2022, elle a créé sa marque de cosmétiques naturels et bien-être : Aïna Tiora.
« En malgache, on dit « ain », ça veut dire « vie » et « natior » signifie « nature ». J’ai contracté ces deux mots que l’on peut traduire comme la nature comme source de vie. Si engagée et engagement veut dire don de soi, oui, je suis engagée. Si engagement veut dire militantisme, ce n’est pas du tout ce que je suis. J’aimerais que cette marque s’intègre dans la vie quotidienne des gens, de la façon la plus simple et naturelle. Tous les ingrédients que j’utilise sont biodégradables et d’origine naturelle. Évidemment, il n’y a pas les 3 000 ingrédients qui sont nocifs pour la santé », tient-elle à préciser.
Ressource malagasy
C’est dans son laboratoire de Bègles (Gironde) que la cheffe d’entreprise élabore sa gamme de produits aux emballages recyclés et/ou recyclables. Elle est composée d’un nettoyant visage, d’une huile de douche, d’une crème pour visage et d’un baume. Elle a ici mis à profit ses années d’expériences dans le domaine du soin et du bien-être ainsi que ses connaissances des plantes et de leurs vertus de son pays d’origine.
Notamment du Katafray, un arbuste dont l’écorce sert à fabriquer des huiles essentielles. « Pour la petite histoire, chez nous, à Madagascar, quand un enfant naît, on lui donne un bain avec les feuilles de cet arbre. Maman refait également sa matrice dans le bain chaud. Puis, par la suite, c’est une fois par semaine, parce que ça apaise. Elles aident aussi à récupérer et à se préparer aux efforts physiques. Ça me rappelle tous ces moments de douceur qu’on a eus quand nos mamans nous massaient », se souvient-elle.
Action colibri
Mais le travail d’Ellys ne se limite pas à la production de cosmétiques. Elle a aussi en effet souhaité mettre en place un écosystème vertueux autour de son entreprise. « 1% de mon chiffre d’affaires hors taxes sert à contribuer à la reforestation à Madagascar. Ça me tient aussi à cœur de sensibiliser les paysans qui cultivent les huiles essentielles et à qui je les achète à travers une coopérative. Je leur dis par exemple que quand on fait des huiles essentielles, on les recueille dans des bouteilles qu’on va recycler, etc. J’essaye de les éduquer à ça. J’ai conscience que c’est un travail de longue haleine, surtout à respecter tous les jours. De ces façons, je me dis que j’apporte ma petite pierre à l’édifice. »
À travers sa marque, la créatrice d’Aïna Tiora a également à cœur de véhiculer une image plus positive de Madagascar, autre que celle de « la misère ou des migrations ». Par ailleurs, en plus d’avoir mis au point des cosmétiques, Ellys Raza a aussi créé un massage, la parenthèse Malagasy