Le jardin de la Taillade, situé à Claret, aux portes des Cévennes, est ce qu’on peut appeler un jardin sobre. Didier Saint-Jean, qui l’a créé en 2000, arrose ses végétaux le moins possible – voire jamais pour la plupart d’entre eux, comme le pistachier lentisque qui, même après plusieurs mois sans eau, est toujours aussi beau.
Pour cela, il choisit des plantes naturellement sobres ou paille abondamment, avec des végétaux comme des minéraux. Une démarche à saluer tant le dérèglement climatique global rend la ressource en eau vitale.
Partir en voyage
Mais à ceux qui pensent que jardin sobre signifie minimalisme ou austérité, je dis : allez voyager dans le jardin de la Taillade ! Didier Saint-Jean a invité des plantes du monde entier. Sur à peine 1600 m², on y passe du Brésil à la Chine via les Amériques ou l’Australie. L’ambiance y est très méditerranéenne avec les phlomis, les cistes ou les teucriums qui accompagnent la visite.
Didier est également passé maître dans la taille en transparence, inspiré par ce que la princesse Sturdza faisait dans son jardin du Vastérival. Cette taille permet, sans rien planter, de transformer un lieu déjà existant. Car elle ne modifie pas la physionomie de l’arbre, mais permet juste de révéler sa forme interne et de faire entrer la lumière.
Visite poétique
Le jardin sobre de Didier Saint-Jean est aussi le lieu d’expression de son autre passion : la poésie. La visite est ainsi ponctuée de vers de ses auteurs préférés. Mais également de certains des siens puisqu’il a déjà été publié. Et si on imagine que son jardin est forcément une source d’inspiration, lui y voit également un espace de ressourcement, de reconnexion à la nature et aux éléments.
Comme le jardin se visite 8 mois sur 12 (excepté janvier/février et juillet/août) sur rendez-vous, le mieux est encore d’aller y déambuler pour vérifier que beauté et respect de l’environnement sont hautement compatibles !