Bretagne : une 8ᵉ édition des Rencontres des intelligences animales

Du 25 au 27 août, au château de la Bourbansais, en Ille-et-Vilaine, six spécialistes échangeront sur leurs recherches autour de cette thématique. Entretien avec la fondatrice de l’événement, Yolaine de La Bigne.

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Les Rencontres des intelligences animales : l’animal-médecin

Les Rencontres des intelligences animales : l’animal-médecin

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Les Rencontres des intelligences animales : les animaux mal-aimés

Les Rencontres des intelligences animales : les animaux mal-aimés

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8e édition des Rencontres des intelligences animales

8e édition des Rencontres des intelligences animales

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En quoi le monde de l’entreprise est semblable au poulailler ? À quoi pensent les cochons ? Ce sont deux des sujets qui seront abordés lors de la 8e édition des Rencontres des intelligences animales, du 25 au 27 août au château parc animalier de la Bourbansais, en Ille-et-Vilaine, en Bretagne.

Pendant ces trois jours, des spécialistes et chercheurs du monde animal partageront leurs connaissances lors de conférences, ateliers et temps de discussion. L’initiatrice de cet événement, Yolaine de La Bigne, est journaliste, écrivaine et fondatrice de l’association l’Animal et l’Homme

AirZen Radio. Qu’est-ce qui vous a motivée à créer les Rencontres des intelligences animales ?

Yolaine de La Bigne. On assiste à une révolution depuis 30-40 ans amenée par des découvertes incroyables sur les intelligences des animaux. On a toujours pensé que l’être humain était le seul à rire, à réfléchir ou à avoir des stratégies. Et que les animaux sont, dans l’ensemble, bêtes, sales et méchants. Pendant des siècles, ça nous arrangeait bien de penser cela. Notamment d’un point de vue économique parce que nous exploitons l’animal et il nous rapporte de l’argent. Et puis, il y a eu les progrès à différents niveaux, de la biologie, de l’éthologie, qui est l’observation du comportement des animaux.

En parallèle, il y a eu des avancées technologiques qui permettent de suivre l’évolution des espèces animales. Ces progrès ont permis de voir que l’humain n’est pas le seul à être intelligent. Darwin l’avait déjà un peu dit : « Dès qu’il y a du vivant, il y a de l’intelligence ». C’est logique. Du vers de terre à l’éléphant en passant par l’hirondelle, tous ont l’instinct de survie. Forcément, ça demande de trouver à manger, un endroit où dormir, un partenaire. Tout cela implique des stratégies, une réflexion, d’apprendre de ces erreurs. C’est exactement la définition de l’intelligence.

Qu’est-ce que tout cela nous apprend ?

C’est une immense révolution scientifique, mais aussi philosophique parce que ça remet en question la place de l’humain sur Terre. D’un point de vue écologique, les animaux ont une intelligence que nous avons perdue. On est dans une société hors sol, dans laquelle on ne comprend plus rien aux saisons. Après, il ne s’agit pas de nous mettre en concurrence. Chacun a une intelligence qui l’intéresse. Celle de l’être humain est abstraite, incroyable. Elle a permis de créer des ordinateurs et d’aller jusqu’à la Lune.

À côté de ça, la chauve-souris avec son écholocation va voler à toute allure la nuit à travers les branches. Aussi, grâce aux fourmis, on a inventé le GPS. On se rend compte que tous les êtres vivants sont intelligents et on se complète très bien. Sur le plan économique, on pourrait donc travailler avec les animaux tout en gagnant de l’argent, car il le faut dans notre société, et en les respectant.

Finalement, lors de cet événement, l’idée est, en quelque sorte, de redorer le blason des animaux et de montrer leur intelligence.  De quoi sera-t-il question lors de cette 8ᵉ édition ?  

Alors, il y a pas mal d’animaux mal aimés, comme les corbeaux, particulièrement détestés sans doute pour deux raisons. Parce qu’ils sont noirs. L’être humain est très étrange… Les animaux noirs ne sont pas aimés, comme le chat noir. Et puis, le corbeau à un cri qui n’est pas très beau. On l’a donc associé au mal et à la sorcière. Or, c’est complètement stupide. Parmi nos six intervenants, il y a Éric de Romain qui a créé l’association Crow Life qui recueille des corvidés. Il va nous parler de ces animaux qu’on estime parmi les plus intelligents. Ils ont une vie sociale, ils sont fidèles en couple et élèvent très bien leurs petits.

Par ailleurs, on va aussi parler du cochon qui fait partie des animaux les plus maltraités de toutes les civilisations. Pourtant, il est particulièrement intelligent. Il a d’ailleurs un ADN proche de celui des humains. Il aime jouer et est doué en jeu vidéo. Les cochons ont une amitié et cultivent une solidarité incroyable d’où l’expression “copains comme cochons”. Céline Taillet, chercheuse à l’Inrae qui sera aussi présente, enregistre leurs vocalises. On découvre alors que les animaux parlent beaucoup et ont leur propre palette de communication. Son but est d’essayer de comprendre ce qu’ils disent pour améliorer leurs conditions d’élevage ainsi que celui des éleveurs.

Une autre thématique sera abordée à l’occasion de ces Rencontres intelligences animales, celle de l’animal-médecin…

Oui. Florence Brunois Pasina, qui est ethno-éthologue, travaille avec les peuples premiers, notamment présents en Papouasie-Nouvelle-Guinée, sur leur rapport aux animaux. Et elle nous parlera de l’animal-médecin. On se rend compte que les animaux ont des connaissances médicinales. Par exemple, on pensait que la mésange mettait des herbes dans son nid pour que ses petits soient au chaud. Pas du tout. En fait, elle choisit des herbes particulières comme de la menthe, de la lavande… parce qu’elles ont des propriétés pour tuer les parasites et protéger les petits. Nous, on a imité les animaux pour trouver des médicaments. Finalement, la frontière entre l’animal et l’humain n’est pas si intense que ça. C’est troublant…

Tarifs des pass : de 25 à 113 euros

Agence de communication Perpignan