« J’ai été pendant plusieurs années enseignante spécialisée, en zone prioritaire à Roubaix (Nord, NDLR). Je travaillais avec des enfants « différents », en proie à des troubles de l’apprentissage. Ils étaient, par exemple, diagnostiqués haut potentiel, ou encore déficients intellectuellement. Un jour, j’ai fait un burn out et j’ai quitté le navire de l’Éducation nationale ». Il y a un peu plus d’un an, Maud Mery de Montigny a tout lâché du jour au lendemain. Sa ville, où résident ses parents, son travail et son logement.
Avec son fils et ses chiens, elle s’est installée dans les montagnes du Jura, à Lavans-lès-Saint-Claude. Un choix qu’elle a dû faire pour retrouver, selon ses mots, « sa liberté ». « À Roubaix, j’avais beaucoup plus de contraintes et de charge mentale. Je ne me trouvais plus à ma place en zone urbaine, dans une société qui va trop vite. Là, je suis dans un retour aux choses simples. Je suis libérée de tous mes carcans », souffle la sportive.
« Quand je cours durant des heures, je pense à mon fils »
Tout au long de sa vie, Maud a traversé des épreuves difficiles. Jeune danseuse au Conservatoire, elle a dû apprendre à faire face à l’anorexie, ce « serpent dans le ventre qui ne disparaît jamais vraiment ». Maud a également subi de nombreuses violences sexuelles durant son adolescence. Puis, elle a été diagnostiquée autiste Asperger et est atteinte d’une malformation à l’oreille interne.
Mais Maud Mery de Montigny ne s’est jamais démontée. Elle s’est accrochée férocement à la vie. « J’ai élevé mon enfant seule. Et quand je cours durant des heures et que cela devient difficile, je pense à lui. Ça m’aide à tenir. » Maud court 200 kilomètres par semaine dans les montagnes du Jura, qu’il pleuve ou qu’il neige. À côté, elle prépare un diplôme de coach mentale.
Retrouvez Maud sur sa page Facebook Ultra Bulle.