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Bordeaux : dans les coulisses de la Maison du don

L’Établissement français du sang de Nouvelle-Aquitaine a ouvert ses portes au public afin qu’il puisse découvrir comment les poches de sang sont conditionnées après un don.
L'Etablissement français du Sang Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux accueille du public dans ses coulisses
© Photo Jennifer Biabatantou/AirZen Radio
Journaliste

Chaque année, environ deux millions de personnes font des dons à l’Établissement français du sang. Mais savez-vous comment sont-ils conditionnés ? Qui s’en occupe ? Afin de répondre à ces questions, et bien d’autres, l’EFS Nouvelle-Aquitaine a ouvert au public les coulisses de la Maison du don de Bordeaux à l’occasion de la Journée européenne du patrimoine et du matrimoine.

« Cela fait partie de notre travail de sensibilisation, explique Camille Journet, directrice de la communication à l’EFS Nouvelle-Aquitaine. On sait que les donneurs ont besoin d’informations pour savoir à quoi vont servir leurs dons. Ils n’ont que la partie visible de leur prélèvement, ils savent moins ce qui se cache derrière. C’est donc l’occasion de leur faire visiter le plateau de préparation. »

Différents types de dons

Des poches avec uniquement des globules rouges.Photo Jennifer Biabatantou/AirZen Radio

Et ils étaient nombreux à avoir répondu présent, donneurs ou pas. Vêtus d’une blouse blanche et de surchaussures, les participants ont suivi le parcours d’une poche de sang une fois qu’elle a été prélevée. Une visite d’une heure durant laquelle ils ont pu observer les nombreuses étapes, du donneur au patient. Ainsi, une fois le sang prélevé, la poche passe sous l’œil expert des différents agents qui doivent respecter des mesures de sécurité et d’hygiène.

« Il faut savoir que, dans une poche, il y a plusieurs composants sanguins : le plasma, les plaquettes et les globules rouges. Lors d’une transfusion, on ne transfuse pas tout le produit sanguin, cela nécessite donc qu’on sépare les composants avec des centrifugeuses. Puis, ils seront traités d’une certaine manière et conservées à une température spécifique », nous apprend la représentante de l’EFS. Aussi, chaque don est analysé par le Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies pour savoir s’il y a des bactéries ou des virus dans le sang. Auquel cas, il sera traité.

Les globules rouges sont séparés du plasma (liquide jaune) grâce à une presse. Photo Jennifer Biabatantou/AirZen Radio

Aussi, chaque don a une date de péremption d’où la nécessité de renouveler son geste. « La Gironde est très contributrice. Le département représente 20-25% des dons effectués en Nouvelle-Aquitaine. D’ailleurs, il faut 1 000 dons par jour pour répondre aux besoins de nos patients dans la région, et on est dans ces eaux-là. Les besoins montent à 10 000 pour toute la France. Dans cette aventure généreuse, les profils sont très variés. Pour rappel, on peut donner son sang à partir de 18 ans et jusqu’à la veille de ses 71 ans, 65 ans pour le plasma. » À l’échelle nationale, les dons de sang, plasma et plaquettes permettent de sauver un million de vies. La moitié est utilisée pour des transfusions, l’autre pour fabriquer des médicaments avec du plasma. 

Parmi les curieux du jour : Henry, 58 ans. Il fait partie des convaincus. « Je fais 20 dons par ans tous types confondus, et ce, depuis 40 ans. Je suis un ancien militaire. Quand je suis allé en Afrique, j’ai côtoyé des convoyeuses de l’air, ce sont des infirmières. Elles m’ont parlé du don du sang et j’ai eu envie de faire ça. » Bénédicte, pour sa part, donne le plus régulièrement possible. Pour elle, il est nécessaire de faire cet acte civique « car il y aurait alors plus de stock et donc moins d’appels réguliers aux dons ». Anne, justement, « mène un combat » pour le don du sang comme elle dit. « Je donne régulièrement parce que ma sœur a été très malade et une amie est atteinte d’une leucémie. C’est devenu un principe de vie. » À tel point qu’elle s’est fait tatouer son groupe sanguin.

Un travail de sensibilisation

Le plasma est stocké dans une chambre froide à -35 degrés. Photo Jennifer Biabatantou/AirZen Radio

Par ailleurs, Camille Journet souligne que 96% des Français en âge de donner déclarent qu’ils sont favorables au don, mais que la réalité est tout autre : seuls 4% franchisent le pas. Le principal obstacle avancé est le temps. Ce constat montre qu’il y a encore un travail de sensibilisation à faire. Le moment n’est par exemple pas encore arrivé pour Alexiane, 22 ans. « Je suis quelqu’un d’angoissé et je me dis que je vais m’évanouir, que mon cœur va s’arrêter. En plus, je me sens à deux de tensions, alors si je me vide de mon sang… dit-elle en riant. Je me demande aussi si mon sang est bon à donner. Mais à l’avenir, j’aimerais passer outre mon inconfort au vu du service que ça peut rendre. »

En effet, faire un don du sang « est une action qui permet de sauver trois vies, aime à rappeler la directrice de la communication. Il y a peu d’action que l’on peut faire en une heure et qui ont un tel impact. Donc ouvrir les coulisses de l’EFS, c’est pour nous une manière de remercier les donneurs pour leur mobilisation. C’est important d’être reconnaissant parce que rien ne les oblige à faire ce qu’ils font. Ça permet aussi d’ouvrir les perspectives pour des donneurs qui ne le sont pas encore. »

La réserve de stockage des dons de sang. Photo Jennifer Biabatantou /AirZen Radio
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