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Boehler et Weinzaepfel, des vignerons alsaciens bio convaincus malgré les aléas

En Alsace, Julien Boehler et Loïc Weinzaepfel ont repris les domaines viticoles familiaux qu’ils ont convertis à l’agriculture biologique. Un choix qu’ils assument, malgré la pluie tombée sur leurs vignes cette année.
Julien Boehler, vigneron en Alsace.
© Photo Hélène Lerivrain / AirZen Radio
Journaliste

Le bio représente 36,2 % du domaine alsacien et 23 % des vignerons de la région. Parmi eux, des jeunes ont repris les domaines viticoles familiaux et les ont convertis à l’agriculture biologique. C’est le cas notamment de Julien Boehler, vigneron à Molsheim (Bas-Rhin).

Il a rejoint le domaine en 2016, a lancé la conversion en 2018 et obtenu la certification en agriculture biologique en 2021. Un choix qu’il a fait pour coller à sa consommation et ses engagements. « Je ne m’imagine pas ne pas consommer bio au quotidien et encore moins ne pas le produire, ne serait-ce que pour les utilisateurs que nous sommes et pour tout le monde, finalement. Pendant mes études, on a quand même étudié des calendriers de traitement avec les produits chimiques. C’était l’usine à gaz ! Le vin reste un produit que je qualifie de luxe, parce qu’il n’est pas indispensable au quotidien. À partir de ce moment-là, il n’y a pas lieu de produire de manière intensive du vin, explique-t-il. Dans le bio, j’ai l’habitude de dire qu’il n’y a rien de compliqué. Il faut comprendre la vigne, l’accompagner dans ce qu’elle est capable de produire et ne pas la pousser. À partir de là, on ne prend que ce qu’elle peut nous donner, pas davantage. » Telle est sa philosophie. 

Loïc Weinzaepfel. Crédit Hélène Lerivrain / Airzen Radio.

Loïc Weinzaepfel a également repris, à Soultz-Haut-Rhin, le domaine familial qu’il a converti au bio. « Mon papa a fait beaucoup d’effort sur le côté raisonné. Mais le cap du passage en bio, nous l’avons passé ensemble par conviction et parce que nous étions plus nombreux. » Pourquoi ce choix du bio ? « Tout simplement parce qu’il faut respecter l’endroit où on est. À Soultz, par exemple, l’eau qui est puisée est tout de suite distribuée au consommateur. Or, nous sommes au-dessus. Donc si elle contenait des produits nocifs pour l’homme, nous serions responsables. Notre réflexion a consisté à nous dire : si nous sommes en capacité de passer en bio, il faut le faire. Nous l’avons fait. » 

« Une année difficile rend les autres plus faciles »

L’Alsace n’a pas été épargnée par les pluies en cette année 2024. Pour autant, les deux vignerons restent optimistes et bio convaincus. « Une année difficile comme celle que nous avons vécue rend les autres années beaucoup plus faciles ! Il a beaucoup plu cette année, mais on savourera d’autant plus l’année prochaine. Et malgré tout, on ne s’en sort pas si mal en Alsace, où les cépages sont assez robustes », explique Julien Boehler.

Pour Loïc Weinzaepfel, même combat. Mais il reste droit dans ses bottes et ne retournera pas en arrière, ver le conventionnel. « Nous sommes hyper confiants, parce que nous avons l’impression que les vignes se sentent bien. Et quand on voit la qualité du raisin et des vins ensuite, on se dit qu’il faut continuer comme ça. »

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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