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Comment limiter la consommation de sucre chez l’enfant ?

© MANUEL / Adobe Stock
Réduire la consommation de sucre chez les enfants n'est pas un phénomène de mode. C’est une réponse à une réalité préoccupante. Justine Marie, du compte Instagram Manger et Grandir, nous partage son expertise.

Surpoids, caries précoces, troubles du comportement ou encore mauvaise régulation de l’appétit sont autant de signaux d’alerte. À l’origine d’une prise de conscience partagée par de nombreux parents, le sucre est désormais au cœur des préoccupations nutritionnelles dès le plus jeune âge.

Avec leur livre « Moins de sucre pour mon enfant », paur aux éditions Vuibert, Justine Marie et Marie Lombard, diététiciennes pédiatriques et fondatrices du compte Instagram Manger et Grandir, proposent un guide accessible et concret. Loin des injonctions culpabilisantes, elles proposent 50 recettes allégées en sucre pour petits et grands, tout en posant les bases d’une éducation alimentaire durable.

Le sucre, un marqueur affectif

Le sucre ne se réduit pas à un ingrédient : il est aussi une récompense sociale et affective, parfois malgré nous. Justine Marie en témoigne avec lucidité : « Il faut éviter que la sucrerie devienne une récompense. Sinon, l’enfant associe systématiquement le sucre à un moment de joie ou de réussite. »

Ce conditionnement, largement répandu dans les familles et les structures d’accueil, crée une appétence émotionnelle pour les produits sucrés. Conséquence : plus tard, l’enfant cherchera ce réconfort dans les aliments. « Ce n’est pas grave de manger une glace un jour de beau temps. Ce qui devient problématique, c’est la fréquence », insiste-t-elle.

Des repères chiffrés souvent dépassés

À partir de 4 ans, les besoins en sucre sont limités à 60 g par jour, selon les recommandations officielles. Pourtant, un petit-déjeuner sucré, un goûter industriel et un dessert suffisent à dépasser largement ce seuil. « Un yaourt aromatisé, un verre de jus d’orange, quelques biscuits et les 88 g de sucre dans la journée sont atteints, sans s’en rendre compte », alerte Justine Marie.

Ces excès répétés peuvent conduire à de l’hyperactivité, à une fatigue chronique ou à un déséquilibre métabolique. À cela s’ajoute la recrudescence de caries, que les dentistes observent de plus en plus tôt. « De nombreux enfants de 3 ans ont déjà plusieurs caries, c’est un signal fort », ajoute-t-elle.

Construire le rapport au sucre

Éduquer son enfant à une consommation plus raisonnable de sucre implique souvent de modifier ses propres habitudes alimentaires. Les autrices encouragent avec bienveillance cette forme de rééducation commune. « On ne parle jamais de zéro sucre. On parle de bon sens, de plaisir, sans que le sucre soit systématique », précise Justine Marie.

Le modèle parental, les sorties au marché, la cuisine en famille sont autant d’opportunités pour reconstruire ce rapport à l’alimentation. « Si on les implique dans le choix d’un fruit ou la préparation d’un gâteau, on favorise une curiosité alimentaire précieuse. »

Limiter le sucre sans le diaboliser

S’il est difficile d’envisager un quotidien sans sucre, il est possible de limiter sa place. L’école, les grands-parents, les goûters d’anniversaire sont autant de sources extérieures qu’on ne maîtrise pas toujours. « L’idée n’est pas de bannir le sucre, mais de faire en sorte qu’il ne soit pas omniprésent. Un bonbon à une fête, ce n’est pas un problème. Un bonbon tous les jours, oui. »

©mangeretgrandir

L’objectif est clair : désacraliser le sucre, le replacer dans un usage occasionnel, sans en faire ni un interdit, ni une routine. Un équilibre à trouver et non à imposer.

L’invitée.
Justine Marie (à droite sur la photo) est diététicienne pédiatrique depuis près de 15 ans. Elle a créé avec sa consœur Marie Lombard Manger et Grandir, une plateforme d’accompagnement pour épauler les familles, notamment dans les déserts médicaux.

Elles proposent ainsi aux parents des consultations en visio, personnalisées et bienveillantes, pour les aider à faire face aux pathologies ou aux troubles alimentaires de leurs enfants, petits et grands, ou, plus simplement, pour leur conseiller des bonnes habitudes alimentaires à adopter.

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