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Chanter des berceuses à votre bébé l’aide à se calmer et améliore son humeur, explique une étude

© @invent / Unsplash
Une étude récente révèle que chanter des berceuses à votre bébé l’aide non seulement à se calmer, mais améliore également son humeur. À l'ère du bien-être, cette nouvelle démarche parentale pourrait bien devenir une routine apaisante incontournable !

Dans la pénombre d’une chambre d’enfant, quelques notes murmurées suffisent souvent à faire tomber les épaules d’un nourrisson ; son rythme cardiaque ralentit, son regard se fait plus flottant ; les pleurs, parfois, cessent net.

Cette scène universelle vient d’être confirmée par la science : une équipe de Yale a montré fin mai 2025, dans une étude publiée par la Society for Research in Child Development, que le simple fait de chanter quotidiennement à son bébé améliore significativement son humeur et réduit ses manifestations de stress — autant de bénéfices observés après seulement dix minutes de chant dirigé par les parents, puis mesurés tout au long d’un suivi de dix semaines.

Le protocole, relayé par la Society for Research in Child Development, a impliqué 110 familles et comparé plusieurs « doses » d’exposition musicale. Les auteurs, dont le Dr Samuel A. Mehr, soulignent que cette intervention, « gratuite, instinctive et sans risque », pourrait être envisagée comme un vrai outil de santé publique : mieux vaut, selon eux, une berceuse chantée avec conviction qu’un enregistrement lointain de bruit blanc.

Au-delà des chiffres, ces résultats éclairent ce que de nombreux parents constatent intuitivement : la voix humaine module le système nerveux autonome du tout-petit, stimule son nerf vague et encourage la libération d’ocytocine, l’hormone du lien. À chaque phrase fredonnée, le nourrisson apprend aussi à prédire un motif sonore, à reconnaître le timbre familier de son parent ; il se rassure, se synchronise, puis s’endort.

Cette alchimie se raconte d’ailleurs depuis longtemps sur AirZen. Dans notre podcast « Dans le cœur de Jeanne », consacré au sommeil, la musicienne Élodie Milo expliquait que le moment de la nuit est l’un des plus stressants pour un bébé : “l’accompagner de la voix et du mouvement”, disait-elle, “prévient les sursauts d’angoisse et sécurise son entrée dans le sommeil”. Son témoignage rappelle que la berceuse n’est pas seulement une tradition, mais un outil de régulation émotionnelle partagé.

Des bienfaits confirmés par les neurosciences

Les neurosciences confirment également des bénéfices à plus long terme. Exposer très tôt un enfant à la prosodie chantée affine son oreille et renforce son attention aux variations de hauteur, de rythme et d’intensité ; autant de fondations précieuses pour le langage, la mémoire de travail et même la coordination motrice. C’est ce qu’expliquait déjà AirZen dans notre article dédié au rôle de la musique dans le développement cognitif : la plasticité cérébrale des premiers mois est telle qu’un simple ostinato chanté peut devenir un “engrais” sensoriel.

L’importance de la régularité

Concrètement, comment transformer ces données en habitudes ? Les chercheurs insistent sur la régularité : un moment fixe — souvent la dernière tétée ou le biberon du soir — offre au nourrisson une balise temporelle. La mélodie, elle, n’a pas besoin d’être parfaite ; l’essentiel est la stabilité du tempo (60 à 70 battements par minute suffisent) et la sincérité de l’intonation. Certains parents inventent leurs paroles, d’autres revisitent « Une chanson douce » ou « Dodo, l’enfant do » ; tous, sans le savoir, entraînent le cerveau de leur bébé à anticiper des motifs, à réguler ses émotions et à tisser un souvenir auditif rassurant.

Il n’est d’ailleurs jamais trop tôt pour commencer. Les praticiens de chant prénatal rappellent que, in utero, l’ouïe s’active dès la 24ᵉ semaine de gestation : dans les classes que nous avions suivies pour notre dossier sur le chant prénatal, la vibration du diaphragme et le balancement corporel aidaient déjà la future maman à se relaxer — et, par résonance, à bercer le fœtus.

Et si je chante faux ?

Reste l’objection la plus fréquente : “Je chante faux.” Les spécialistes répondent que l’oreille du nourrisson se moque de la justesse académique ; elle recherche avant tout la signature vocale de son parent, ce repère sonore qu’elle associera, plus tard, à un sentiment de sécurité. “La relation prime sur la performance”, résume le Dr Mehr. Même un chuchotement un peu tremblant peut déclencher la même cascade neurochimique qu’un vibrato parfait.

En somme, la berceuse est loin d’être un vestige folklorique : elle concentre, dans un geste accessible à tous, des bénéfices physiologiques, cognitifs et affectifs que la recherche redécouvre et quantifie. Pour les familles, c’est surtout un rituel d’une simplicité désarmante : baisser la lumière, se rapprocher, laisser la voix faire le travail. Et constater, soir après soir, qu’un chant doux est parfois le meilleur filtre anti-larmes qui soit — un filtre gratuit, transmissible, intemporel, et, désormais, scientifiquement validé.

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