Bordeaux : Cris Bike, un incontournable des usagers du vélo

Nous utilisons de plus en plus le vélo. Pour cela, il faut un partenaire de confiance, comme Cris Bike, réparateur et vendeur de vélos et accessoires à Bordeaux. Il voit passer les petits pépins comme les grosses galères.

Réécouter en podcast

Cris Bike : le réparateur, la figure vélo incontournable

Cris Bike : le réparateur, la figure vélo incontournable

02:03

Cris Bike : de la grande marque au commerce de quartier

Cris Bike : de la grande marque au commerce de quartier

03:58

Cris Bike : les nouvelles tendances du vélo

Cris Bike : les nouvelles tendances du vélo

04:01

“J’ai toujours été dans le monde du vélo“, raconte Christophe Dalle, alias Cris Bike, qui a ouvert sa boutique il y a presque deux ans dans le quartier résidentiel de Caudéran, à Bordeaux. Mais c’est sa carrière qui l’a mené au préalable chez un grand nom du sport. Alors, le vélo, il connaît très bien. “Mais je voulais finir ma carrière en tant que patron, avec ma petite boutique.” Quand l’opportunité se présente donc, il la saisit au vol. Une restructuration chez son employeur, sa femme qui possède déjà un emplacement et le Covid-19 qui sonne l’explosion de la pratique du vélo une fois le confinement passé. “Les gens crevaient, cherchaient un réparateur et il n’y avait personne dans le quartier.” Et voilà, Cris Bike était né.

Un engouement tel pour le vélo que le propriétaire a été emmené à déménager pour plus grand, seulement un an et demi après son installation. Il n’a pas fallu longtemps pour convaincre comptable et banquier. Le vélo, un blanc-seing pour l’entrepreneuriat ? En tout cas, tous les voyants sont au vert et la boutique de Cris ne désemplit pas. “Les centres-villes ne peuvent plus recevoir les voitures, il faut trouver à se garer, on manque de stationnement. Le prix du gasoil a augmenté également, explique-t-il. Alors, le vélo s’est présenté comme une grosse alternative et l’est encore. Pour les familles, ça a été les triporteurs.”

Un attrait toujours important pour le vélo musculaire

Car les usages ont changé. Le vélo loisir, dont on parlait il y a encore dix ans, a laissé la place au “vélo taf” comme l’appelle Cris Bike. Désormais, on l’utilise pour se rendre au travail. Pour des petites distances, c’est le vélo musculaire qui est toujours privilégié. Son attrait ne se dément pas. D’abord, parce qu’il permet encore de faire du sport, ce qui tient à cœur les utilisateurs de vélo. Mais aussi parce qu’il est plus pratique et moins lourd : 12 kilos pour les plus costauds, contre 24 kilos en moyenne pour un vélo électrique, qui représente aujourd’hui 30% de la clientèle de Cris Bike. “Ce n’est pas tant le prix. Les gens connaissent les tarifs, ils savent que c’est un budget, mais ils veulent vraiment garder cette partie sportive.” Ceux qui cèderont aux sirènes de l’électrique sont plutôt ceux qui effectuent de plus grandes distances pour se rendre au travail, au-delà de 10 km, ou les heureux propriétaires de triporteurs, peu maniables autrement.

Des objets qui évoluent et dont les réparations s’avèrent de plus en plus onéreuses. “On est passé dans de l’hydraulique, voire même de l’électronique puisqu’on a des moteurs électriques avec des mises à jour à effectuer”, raconte Cris Bike. Le métier est donc amené à évoluer en permanence. “On part sans cesse en formation pour apprendre les nouvelles technologiques qui se développent sur les vélos. En février, je vais me former à un nouveau système de dérailleur, auquel on a rarement affaire, mais il faut pouvoir répondre à toutes les demandes. Ça devient de plus en plus compliqué. Il faut avoir le bon matériel pour réparer ne serait-ce qu’un dérailleur. Avant, il y avait un seul câble. Désormais, il peut y en avoir deux, voire de l’électrique également.” 

Une complexité qui conduit les cyclistes à ne plus forcément pouvoir réparer leur vélo eux-mêmes. La nouvelle clientèle veut pouvoir monter sur son vélo sans se poser de questions, comme on met la clé dans le démarreur d’une voiture. “Ça ne l’intéresse pas. Elle veut un service et paie pour ça. J’ai bien essayé de mettre en place des formations, mais peu de personnes étaient intéressées. Ma clientèle est faite d’ingénieurs, d’informaticiens. Ils ne veulent pas mettre les mains là-dedans.”

Un équipement toujours plus pointu

Alors, on traite un peu son vélo comme sa voiture. On veut toutes les options, on veut être équipé par tous les temps. Les accessoires de pluie et de froid se vendent comme des petits pains : gants, capes longues, pantalons de pluie, surbottes, moufles, guêtres et même manchons de guidon, qui explosent cette année. On se remet à installer du cale pied et du porte-bagage, pouvant transporter jusqu’à 35 kg de charge, pour partir tranquillement emmener les enfants à l’école. Sans parler des rétroviseurs, clignotants dignes d’un SUV sorti d’usine, des sacoches pour emporter son ordinateur ou son déjeuner, des porte-téléphones pour le GPS et, bien sûr, d’anti-vol.

Ce n’est plus un vélo que l’on achète, mais deux désormais, pour être certain de ne pas être pris pour cible par les voleurs. Car si la pratique du vélo s’intensifie, les vols aussi. “C’est devenu le sport national, raconte Cris Bike. Je vois parfois des clients qui reviennent acheter un vélo neuf parce qu’ils se sont fait dérober le premier, puis, quelque temps plus tard, ils reviennent en acheter un d’occasion cette fois, parce qu’ils ont à nouveau été victimes de vol.” Un achat d’anti-vol sur lequel les clients ne lésinent pas. “Aujourd’hui, chaque vélo qui sort d’un magasin doit être marqué pour être identifié, dans le cas où il serait volé. Cela régule les flux dans les commissariats. Il y a énormément de vélos récupérés dont on ne peut pas retrouver le propriétaire faute de marquage.”

Le monde du vélo évolue sans cesse et nous commençons à peine à l’explorer. Le deux roues promet encore de beaux jours à Cris Bike et tous ses confrères, partout en France, dans nos villes, et nos campagnes.

Ce contenu audio a été diffusé le 26 décembre 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Florence Jaillet

Journaliste

Agence de communication Perpignan