Mathieu Cognac a 37 ans, et il a déjà passé plus d’un tiers de sa vie à l’étranger : 3 ans en Arabie Saoudite et plus de 10 ans aux États-Unis, à San Francisco. C’est outre-Atlantique qu’il a rencontré sa femme, américaine d’origine mexicaine. C’est encore à San Francisco qu’est née sa première enfant (une petite fille) il y a seulement quelques mois.
C’est enfin et toujours en Californie qu’il exerce, avec semble-t-il pas mal de réussite, son métier de patron d’un service commercial/marketing d’une entreprise de communication qui emploie 700 personnes et dont le slogan – « Nous construisons un monde dans lequel communiquer avec une entreprise devient aussi facile et naturel que parler à un ami » – colle parfaitement à sa personnalité.
Car cet homme, aujourd’hui sans véritable patrie, cet enfant blanchi au harnais des nouvelles technologies, est avant tout un excellent communicant. Qui sait faire de son histoire personnelle un récit imagé, propre à convaincre des plus jeunes que lui de marcher dans ses traces. De partir sans se fixer d’objectif précis de retour. De laisser les éléments décider. Mathieu fait ça depuis 14 ans.
Un rêve qui trotte probablement dans la tête de nombreux jeunes, hommes ou femmes, mais qui, dans bien des cas, restera un simple rêve. Audrey Toulotte, jeune comptable parisienne de vingt-six ans, a transformé ce rêve en action, jusqu’à en faire au bout du compte un succès. Elle vit et travaille à Londres. Et elle en est très heureuse.
Pour diverses raisons. D’abord parce que cette expérience a donné à la jeune fille sédentaire qu’elle était auparavant l’envie de voyager. Ensuite parce que ce séjour lui donne au quotidien la possibilité de parfaire son anglais, outil indispensable d’une vraie réussite professionnelle. Et enfin parce que, sur un plan personnel, en apprenant à vivre seule, à se débrouiller seule financièrement, la jeune fille a beaucoup accéléré son murissement.
Dans cette ville et ce pays, encore meurtris par les séquences successives du Brexit et du Covid, Audrey a touché du doigt, probablement plus qu’elle l’aurait fait ailleurs, la difficulté quotidienne d’être française. Plus isolée, mais aussi plus forte. Elle ne sait pas où se déroulera la suite. Mais l’envie d’être ailleurs qu’en France, née à Londres, s’est maintenant installée en elle.
Fille d’expatriée, et expatriée elle-même depuis vingt-deux ans, Charlotte reproduit un schéma largement répandu. À un détail près : les lieux d’expatriation qui sont et ont été les siens. Elle a quitté le très classique Londres, il y a 12 ans, avec son mari et ses trois enfants – après y avoir passé dix ans – pour s’installer à 11000 km plus à l’est, à Singapour, dans cette république qui, plus de cinquante ans après son indépendance, porte toujours certains stigmates de la colonisation britannique.
Charlotte exerce à Singapour un métier en parfaite cohérence avec tout ce qu’elle a toujours aimé, ce qu’elle avait appris lors de ses études d’histoire de l’art à Lyon et aux Beaux-Arts : Charlotte est céramiste. Et elle met un point d’honneur à continuer d’exercer ce métier/passion du mieux qu’elle peut, avec l’objectif avoué d’en vivre.
Mais pour y parvenir, Charlotte a parfois dû faire preuve d’abnégation, elle a souvent dû s’adapter à un environnement – asiatique surtout – qui ne vivait pas avec les mêmes codes et regardait l’art avec un œil différent, résolument plus pragmatique.
Mais, même s’il lui arrive encore par moments de se sentir déracinée en Asie, elle savoure toujours chaque instant de sa qualité d’expatriée. Plus encore qu’au premier jour.
Maud de Bretagne a démarré sa vie d’expat par un stage aux États-Unis… Depuis elle n’est plus jamais revenue. C’était il y a vingt-deux ans. Elle continue aujourd’hui de vivre, à des milliers de kilomètres de Paris, ce qui était avant tout un rêve de petite fille.
Elle est aujourd’hui à Montréal, salariée d’une entreprise qui s’efforce d’importer sur le vaste territoire nord américain le bon goût français en matière de décoration d’intérieur. Mais la vie de ces quelques dernières années pour Maud ne s’est pas cantonnée à la seule ville de Montréal.
Une longue parenthèse de quatre ans a installé sa famille à New York, dans cette ville qu’elle-même connaissait si bien et aimait tant, mais que ses trois enfants, eux, découvraient. Au bout du compte, reste de ce choix une parfaite culture américano-francophone, un pari gagné qui débouche sur un bonheur quotidien.
La seule zone d’ombre qu’ait traversé la famille de Maud ces dernières années est la période de la pandémie. Longue, contraignante, déprimante. Mais pas suffisamment pour susciter une quelconque envie de revenir.
Camille Perroux est une jeune femme de 25 ans, parfaitement bien dans sa vie, parfaitement bien dans sa peau… À un détail près : dans la tête de Camille – plus que dans celle d’une autre – trottent des idées de faune, de flore, de grand air. Et donc d’évasion, fût-elle temporaire.
Et ce « kiff » du voyage, Camille s’est donné l’occasion, il y a quelques mois, de pouvoir le satisfaire. En partant, seule, en Amérique du Sud, une partie du monde qui l’attire plus que toute autre, simplement parce qu’elle est née en Colombie, et a conservé de nombreux amis dans la région.
Mais le point de départ de ce périple long de trois mois sera cette fois-ci l’Équateur. Et en écoutant Camille, on se demande même si ce pays est le simple point de départ d’un voyage, ou bien plus que cela : le point de départ d’une nouvelle vie.
Car durant ce voyage, Camille a certes rencontré des gens, a certes découvert des paysages extraordinaires, a certes expérimenté de nouvelles activités… Mais elle a surtout découvert ce qui, un jour ou l’autre, pourrait lui offrir un métier : la photo. Pour s’en persuader, il suffit d’aller regarder les centaines de clichés qu’elle a mis en ligne sur Facebook.
Marine Nouvion est une quadragénaire qui a quitté Paris un beau jour de 2017, parce qu’elle et son mari avaient envie de tenter une expérience de vie différente, et que le métier de son époux, avocat, pouvait très bien supporter le télétravail.
Elle, en revanche, propriétaire d’une agence immobilière en plein cœur de Paris, a pris un risque ce jour-là. Près de cinq ans plus tard, ce pari est à l’évidence gagné.
Sur le plan professionnel, d’abord. En se modifiant, son quotidien ne cesse finalement d’embellir. Sur le plan personnel, ensuite. La douceur et la joie de vivre de Barcelone sont rigoureusement identiques à l’image que le couple s’en était fait. Marine se félicite du choix de partir en Espagne plutôt qu’au Portugal ou dans le Sud-Ouest de la France, également imaginés pour cet exil.
Aujourd’hui, Marine est mère de trois enfants, âgés de 10 à 16 ans, son regard n’est donc plus le même. L’aspect festif de la ville s’est, dans ses yeux, peu à peu estompé au profit du climat et de l’environnement. Au profit aussi de considérations plus essentielles, le bonheur des enfants et la qualité de l’éducation que ceux-ci reçoivent.
Véritable plaidoyer pour le risque et le changement, le récit de Marine Nouvion est avant tout celui d’une femme aujourd’hui comblée.
Eric Chanie vit en Suisse, à Genève, depuis 11 ans. Parce que c’est ce pays, et pas un autre, qui a su proposer à cet ingénieur en électronique ce job dans une multinationale et, surtout dans le secteur dont il rêvait : l’industrie pharmaceutique.
Après une décennie passée au sein de cette entreprise, Eric a réalisé, à 50 ans, le rêve absolu, celui de devenir entrepreneur, de créer sa propre entreprise. Celle-ci travaille sur le cerveau humain et s’efforce, par une méthodologie propre, de créer de nouveaux traitements contre les maladies neurologiques.
Le parcours d’Eric permet de donner un coup de projecteur sur une industrie pharmaceutique aujourd’hui en pleine mutation, une industrie qui se modernise en accueillant en son sein des professions jusque-là totalement parallèles. Eric Chanie est un peu le symbole du croisement de deux univers : celui de la médecine et celui de la technologie. Dans un pays certes tout petit, mais tellement riche de sa multiculturalité.
Pontal do Maceio, au nord-est du Brésil, sur la côte atlantique. C’est ici que vous la trouverez. Laurence Laplanche y tient un hôtel qu’elle a elle-même imaginé et fait construire, en 2019, vingt ans après avoir débuté sa carrière de commerciale dans une boîte de parfums, dans le sud de la France.
Au Brésil, Laurence a découvert, outre un nouveau climat, une nouvelle culture, une nouvelle mentalité, une nouvelle manière aussi d’aborder le quotidien, plus cool, plus lente aussi. Et c’est une des difficultés qu’elle a en premier lieu rencontrées, dès le début, au moment de la construction de son hôtel.
Depuis, Laurence a beaucoup appris, elle a su s’adapter à ce nouvel environnement, jusqu’à être la meilleure ambassadrice de ce village de pêcheurs reculé.
Sortie de sa zone de confort par choix, elle n’a jamais fléchi. Elle a pourtant dû faire face à un Covid qui a éradiqué tout tourisme international pendant un an et demi. Et aujourd’hui, dans les yeux de Laurence, le ciel de Pontal do Maceio n’a jamais été aussi bleu.
Aujourd’hui Chicago, hier l’Espagne, l’Inde… d’autres pays encore. Au total, Marie Robert a visité une vingtaine de pays différents, a vécu dans trois d’entre eux, sur trois continents. Et ceci n’a créé aucune lassitude, bien au contraire. Elle n’envisage pas une seconde de se sédentariser.
Son histoire est celle d’une jeune femme qui a toujours rêvé de voyager et qui, pour ce faire, s’est imposé deux contraintes. Convaincre un mari qui lui se trouvait bien là où il était, et organiser pour sa fille un mode d’éducation très personnalisé.
Mais son expatriation, Marie la vit aussi pour d’autres raisons qui tiennent à son besoin de s’informer. Elle informe en racontant, sur les réseaux sociaux, sa vie aussi bien que ses émotions. Ambassadrice, observatrice, envoyée spéciale. Peu importe le mot qu’on pose sur la mission qu’elle se fixe. L’important pour elle est de bien l’assumer. Ce qu’elle fait.
Marine a toujours rêvé de devenir actrice. Mais avant de tenter de le devenir, elle a commencé par examiner les différents aspects de ce métier. En commençant par les formations qui permettaient d’y arriver.
Et le résultat de cette observation a été le point de départ de la vie qu’elle mène maintenant. Une vie d’actrice française expatriée, aux États-Unis hier, en Angleterre aujourd’hui.
Son témoignage est intéressant car il révèle à la fois la difficulté qu’une jeune actrice peut avoir pour s’imposer – peu de métiers exigent en effet de cacher sa nationalité – ; et le fait que ce métier se pratique de la même manière, avec les mêmes codes, partout dans le monde.
Mais au bout du compte, Marine est aujourd’hui une jeune femme heureuse, dans sa vie, dans son métier, dans son expatriation. Une jeune femme très « AirZen » en fait.
Marie de Champchesnel, 47 ans, est française mais elle a déjà passé près de la moitié de sa vie à Londres. Elle y vit encore aujourd’hui et, depuis son départ de France, elle n’a pas une seule fois douté du choix qu’elle avait fait à l’âge de 25 ans.
L’histoire de Marie démarre par une passion pour l’art. Des études – initiées en France et conclues en Grande-Bretagne – qui, au bout du compte, pèseront très peu sur ce que deviendra sa vie. Celle d’une mère de famille, mariée à un Anglais, et qui aujourd’hui fait le métier de coach de carrière.
Ce métier, très répandu au Royaume-Uni, Marie essaye de l’exercer en donnant beaucoup d’elle-même. Les conseils qu’elle distille (en grande majorité à des femmes issues de diverses nationalités) se nourrissent bien souvent plus de sa propre expérience que de règles pré-établies. Pour exercer son activité, Marie s’est mise à son compte, et s’est entièrement convertie au numérique. Pour faire connaître son expertise, via visio-conférence, bien au-delà des frontières de l’Angleterre.
Marie est fFrançaise de naissance, anglaise d’adoption. Mais avant tout internationale. Les frontières n’ont guère d’importance, ni aux yeux de la mère de famille, ni aux yeux de la coach.
Manuella Siemaszko est une jeune trentenaire, originaire d’Évreux, en Normandie, et qui vit à Londres depuis dix ans. Une histoire simple, linéaire, mais qui, néanmoins, peut être de nature à faire rêver de nombreux jeunes étudiants qui imaginent leur avenir à l’étranger.
Car Manuella l’a fait, sans aucune difficulté, sans que le moindre soubresaut ne vienne perturber cette marche en avant. Et – mieux même –, elle l’a fait sans jamais en avoir rêvé auparavant. Ce sont souvent les plus belles histoires. Quand se laisser guider par les évènements vous amène à une sorte de plénitude absolue.
Et la vie personnelle de Manuella n’est pas à la remorque de sa paisible vie professionnelle. Car Londres, souvent appelée « cinquième ville de France », possède des quartiers qui font irrésistiblement penser à la France et qui peuvent, à l’occasion d’un coup de blues passager, facilement servir de refuges.
Heureuse à Londres, mais néanmoins prête à quitter la Grande-Bretagne, témoigne de la chance qu’a cette jeunesse de pouvoir aujourd’hui décider. C’est en France que s’écrira la suite. Parce que, désormais, Manuella est maman d’une petite fille. Ce qui change tout.
Alexandre Schmitz a 31 ans, il vit à Montréal depuis treize ans. Il y est arrivé pour y faire ses études. Et il a fini ensuite par y trouver un emploi.
Il est aujourd’hui développeur logiciel. Il a donc quitté la France à l’âge de dix-huit ans. Pour voir si l’herbe était, réellement, plus verte ailleurs qu’elle l’était en France. Son départ a, dans les faits, donné le coup d’envoi de sa vie d’homme.
C’est à Montréal, et nulle part ailleurs, qu’il a rencontré il y a quelques années celle qui va très bientôt devenir sa femme. Et le couple affirme aujourd’hui sa volonté de rester à Montréal… Ou du moins de rester vivre à Montréal… Jusqu’au retour en France.
Avec Alexandre, c’est une vision moderne de l’expatriation qui s’exprime. On reste là où on est, jusqu’à ce que l’envie de retrouver son pays natal devienne trop forte. Et, s’il ne ferme pas complètement la porte à un retour possible en France, Alexandre sait, en revanche, qu’il ne sera jamais un expatrié longue durée ailleurs qu’à Montréal.
La durée d’exil a mis à mal une partie de la « franchouillardise » qui l’habitait probablement un peu. Mais il en reste encore. Touché, mais pas coulé.
Sans le savoir, Thomas Calichiama, Français bon teint blanchi au harnais du « métro, boulot, dodo », avait quelque chose en lui d’américain. Sinon, aurait-il eu l’idée, en 2017, de créer un « vêtement anti-ondes » !?
Le genre de truc qui ne court pas les rues dans la Creuse ou l’Aveyron, et dont le côté indispensable ne saute globalement pas aux yeux ici, en France. Mais en fait, Thomas est surtout un jeune bien dans son époque et qui, comme tout jeune du XXIe siècle, considère que rien n’est plus important que la santé. Que, par conséquent, on doit la protéger du mieux qu’on peut, y compris contre ces ondes qui donc nous menacent.
Et intuitivement, Thomas a compris que les États-Unis allaient bien accueillir son produit. Sa start-up naît en France et, deux ans plus tard, pour des raisons « d’accélérateur et d’incubateur » que, là encore, on maîtrise moyennement en Ardèche, il part s’installer à Los Angeles avec femme et enfant.
Fidèle à son raisonnement, confiant dans son produit, mais surtout impatient d’en découdre avec ce peuple américain qui, beaucoup plus qu’un fermier de l’Ariège, est très préoccupé par sa santé.
Trois ans plus tard, les germes du succès entourent l’avenir de cette start-up. Thomas avait très probablement vu juste.
Plus qu’un aboutissement – partir vivre à New York qui la fascinait -, l’année 2017 marque pour Alexandra Charpentier et sa famille un nouveau départ. Par la « faute » d’un papa employé d’Air France, le goût du voyage se révèle chez Alexandra dès les colonies de vacances.
Sa vie d’enfant l’emmènera partout, du Grand Nord à l’Afrique du Sud, en passant entre autres par la Thaïlande ou le Venezuela. Mais de tout ça restera avant tout dans l’esprit de la désormais jeune femme une image : celle d’un trou béant, à la pointe sud de Manhattan.
Nous sommes en 2002, le World Trade Center a disparu, New York commence à se reconstruire. Et Alexandra commence, elle, sa construction. Autour de deux grands principes. Elle souhaite tout d’abord susciter chez les Américains l’amour pour le vin, en endossant à la fois les habits de vigneron, d’importateur ou d’organisateur de rendez-vous évènementiels.
Elle souhaite ensuite ne jamais cesser, dans son activité, de mettre en avant son statut de femme. Et, dans cette optique, elle se donne mission, dans un bar qu’elle a elle-même créé, de ne recommander et vendre que du vin fabriqué par des femmes.
Au terme de ses études, Linda Campostrini a fait un choix qu’elle murissait depuis toujours : quitter l’Italie, quitter la France, quitter en fait la sédentarité pour voyager.
C’était en 2012. La jeune femme avait 19 ans. Dix ans plus tard, elle se trouve aujourd’hui au Guatemala, au cœur d’un continent sud-américain qu’elle ambitionne de traverser de part en part, du Nord au Sud, en partant du Mexique.
Et pour ce périple de plusieurs milliers de kilomètres, le moyen choisi est l’auto-stop, pour lequel Linda est manifestement assez douée.
Et cette passion qu’a Linda pour le voyage écrase tout sur son passage. Rien autour d’elle n’est de nature à ériger une barrière entre elle et l’ailleurs. Ni les contraintes financières, faciles à résoudre quand on n’a pas peur de mettre les mains dans le cambouis, ni même l’éloignement de sa famille.
Sa mère n’a jamais cherché à lui faire changer d’avis. Y serait-elle arrivée ? Probablement pas, tant sa passion est brûlante, sans frontières. Linda nous apprend avant tout que pour le faire, le vouloir suffit.
Ashley Boolell est d’origine mauricienne mais possède la triple nationalité française, anglaise et mauricienne. Ce qui, au bout du compte, n’a rien à voir avec le fait qu’il vive depuis neuf ans à Londres.
Simplement, pour le jeune financier qu’il est, en 2013, Paris ne suffit plus. Paris n’est plus assez grande, assez internationale… Assez tout en fait… Il va aller chercher tout ce à quoi il aspire de l’autre côté de la Manche.
Il débarque cette année-là dans un Londres encore auréolé du succès des Jeux olympiques de 2012, et est immédiatement subjugué par l’énergie que dégage cette ville. Et c’est cette énergie qui va lui permettre, tout en grandissant professionnellement dans la finance, de pratiquer plusieurs autres activités qu’aucun fil ne relie les unes aux autres.
Son amour de cette ville, son enthousiasme et la certitude que son avenir professionnel va s’écrire ici vont l’amener à « mépriser » consécutivement le Brexit et le Covid. Aujourd’hui, à 40 ans, Ashley a fait son trou à Londres. Professionnellement, mais aussi et surtout socialement.
Charlotte Boudieux n’avait jamais imaginé la vie qu’elle mène depuis maintenant trois ans. Une vie d’expatriée, dans une des villes les plus clinquantes du monde, bien loin des valeurs solides de cette jeune femme discrète.
Charlotte a suivi son mari qui partait développer son entreprise à Los Angeles, en 2019. Et, depuis, elle a radicalement changé de vie. Sur le plan personnel d’abord : partie avec un enfant en bas âge, elle en élève aujourd’hui deux. Sur le plan professionnel ensuite : les tracasseries administratives de ce pays ô combien protectionniste ont pour l’instant eu raison de ses envies de travailler.
Plusieurs années après son arrivée, elle attend toujours le feu vert officiel pour le faire. Et, en attendant, quand l’éducation de ses enfants lui en laisse le temps, elle s’est inventé un nouveau métier, réalisatrice de podcasts, autour des Français de l’étranger, les gens comme elle.
L’histoire de Charlotte est celle d’une jeune femme pour laquelle tout a changé. Et qui, aujourd’hui, s’en trouve heureuse.
Paris-Aberdeen, 1300 kilomètres, moins de deux heures d’avion, mais au bout de ces deux heures, un autre monde. De lacs, de montagne, de vent… Et d’Écossais.
Si près et à la fois si loin. Ce voyage au « bout du monde », Clotilde Vallet l’a fait pour la première fois il y a moins de deux ans. Quand elle a découvert cette ville du nord-est de l’Écosse, sur la mer du Nord, Clotilde a pris un uppercut au visage. Et, chaque fois qu’elle part visiter son pays d‘exil, elle se conforte un peu plus dans l’idée de vivre actuellement un rêve.
Clotilde a 38 ans, elle est mère de cinq enfants. Ancienne diplômée de l’Essec, elle occupe un poste à responsabilité chez Total, et c’est aujourd’hui la raison de sa présence à Aberdeen. Nouvelle destination dans une vie d’expatriée qui lui a déjà permis de découvrir le Nigeria, une destination qui, à n’en pas douter, restera à tout jamais dans sa mémoire.
Dans chacun des mots de Clotilde transpire l’amour d’un pays, certes récemment découvert, mais dont elle sait déjà qu’elle n’a pas envie – du tout – de le quitter.
Thierry Burtin a quitté Suresnes, commune de la banlieue ouest parisienne, et son conseil municipal dont il était membre, pour aller vivre à Lisbonne qu’il connaissait peu.
Mais son projet – vivre une semi-retraite dans un des pays les plus ensoleillés d’Europe – n’a toujours pas, quatre ans plus tard, pris définitivement corps. Car ses démons d’homme de communication, en permanence dans l’action, l’ont vite rattrapé.
Et cet entrepreneur qui, en France, dirigeait une sorte de centrale d’achats d’espaces publicitaires en radio, tient aujourd’hui les manettes de French Radio Portugal, première et unique webradio de langue française installée sur le territoire.
Sa cible : les 25 000 Français qui vivent au Portugal, mais pas seulement. Sont aussi concernés les très nombreux Portugais résolument francophones. French Radio leur propose au quotidien un mix de programmes fortement empreints de cette double identité franco-portugaise ; qu’il s’agisse d’information ou de musique.
Et ce concept, qui a déjà fait ses preuves dans d’autres pays d’Europe, trouve déjà, malgré sa jeunesse, une clientèle fidèle.