
Créer de l’autonomie, de l’estime de soi et du lien social. Ce sont les objectifs principaux de l’association Récup’R, basée à Bordeaux. Grâce à plusieurs animateurs présents sur place, les adhérents peuvent apprendre à réparer leur vélo – souvent réparable à l’infini – et ainsi éviter de les jeter.
Située proche du quartier de la Gare Saint-Jean, la petite maison, décorée de sculptures recyclées, accueille tout le monde, sans condition. “On a récemment évolué, en se disant que ce lieu était important dans le quartier, pour que les gens se retrouvent, s’entraident et se connaissent mieux. On reçoit beaucoup de personnes qui sont en situation d’isolement et qui viennent ici pour trouver du monde”, raconte Benjamin Pichot-Garcia, animateur et mécanicien au sein de l’association.

En plus des ateliers classiques, l’organisme propose des rencontres particulières : “Il y a l’atelier solidaire et l’atelier biclouve.” L’atelier solidaire est à destination des publics les plus précaires et les ateliers biclouve sont réservés aux femmes, aux personnes trans et toute autre personne ne s’identifiant pas comme un homme cisgenre, afin d’offrir des moments en non-mixité et en toute légitimité dans un espace souvent très masculin.
Apprendre à s’émanciper
Pourquoi le vélo ? “Parce que c’est un objet super-performant”, explique le mécanicien et auteur du livre “L’Atelier des miracles” (éd. des Trois Canards). “On dit qu’en ville des trajets de moins de 7 km seront toujours plus rapides à vélo. [Le vélo] ne consomme presque rien à part de l’énergie musculaire. Tout le monde peut apprendre à le réparer assez facilement. Et il y a tout ce qui est lié à la liberté, à l’égalité et à l’émancipation”, précise t-il.

L’accès aux ateliers se fait grâce à une adhésion annuelle. Les prix varient en fonction du statut de chacun. En plus des ateliers de réparation vélo, l’association propose des ateliers couture. “Les deux activités sont très très populaires. Les hommes font de la mécanique, les femmes la couture… Ce qu’on essaye de faire, c’est de créer des allers-retours, pour questionner tout ça”, explique Benjamin.
