70 000 concessions funéraires, 4 000 arbres, des chats errants et même une famille de renards… C’est l’étonnant tableau que compose le cimetière du Père-Lachaise. Érigé en 1802, ce lieu de recueillement est à la fois fascinant et poétique. C’est le plus grand cimetière de Paris, mais également un magnifique parc imprégné d’art, de culture et d’histoire. Benoît Gallot est le conservateur de ce lieu depuis cinq ans.
« Pour visiter le cimetière, ce que je conseille le plus, c’est d’arpenter les allées de façon hasardeuse. Il faut se perdre et suivre son instinct. Cela permet de ressentir cette atmosphère incroyable, entre toutes ces tombes, ces défunts et cette végétation », explique-t-il.
La tombe de Jim Morrisson, toujours la plus fréquentée
Edith Piaf, Jean de la Fontaine, Frédéric Chopin, Oscar Wilde… Au détour d’une allée, il est fort probable de tomber sur la sépulture d’une célébrité. En effet, plus de 250 personnalités publiques reposent dans ce cimetière, dont l’illustre Jim Morrison. « Jim Morisson est, en quelque sorte, l’équivalent de “La Joconde” au Louvre. C’est le passage obligé du cimetière. Mais l’agitation qu’il y a eue autour de cette tombe s’est beaucoup calmée. Mes prédécesseurs ont vécu un véritable calvaire par le passé », explique Benoît Gallot.
Pendant plusieurs décennies, la tombe du rockeur était en effet un lieu de beuverie, de chants et de graffitis. « Désormais, la sépulture est entourée de barrières. Mais il y a un autre rituel, depuis plusieurs années : les visiteurs recouvrent l’arbre d’en face avec des chewing-gums. » Pas de panique : l’arbre ne souffre apparemment pas de ce rituel mystique.
“La Vie au cimetière“, de Benoît Gallot, éditions Les Arènes.
