L’aquarium de La Rochelle, un centre de soins pour les tortues marines

Des professionnels y soignent et réhabilitent ces espèces protégées, qui s’échouent chaque année sur la façade atlantique et dans la Manche. Rencontre avec Florence Dell’Amico, la responsable.

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Aquarium de La Rochelle : les causes d’échouage des tortues marines

Aquarium de La Rochelle : les causes d’échouage des tortues marines

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Les tortues marines sont des indicateurs de qualité environnementale

Les tortues marines sont des indicateurs de qualité environnementale

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L’Aquarium La Rochelle, un centre de soins pour les tortues marines

L’Aquarium La Rochelle, un centre de soins pour les tortues marines

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Situé en Charente-Maritime, l’Aquarium La Rochelle fait partie de ces sites touristiques emblématiques en Nouvelle-Aquitaine. Chaque année, il accueille 800 000 visiteurs, qui se pressent pour admirer les 12 000 espèces de poissons. Au-delà de ça, le lieu abrite aussi un centre de soins et d’études pour les tortues marines. Florence Dell’Amico en est la responsable et capacitaire. Elle nous détaille le fonctionnement du site.

AirZen Radio. Pourquoi l’Aquarium de La Rochelle a décidé d’installer ce centre soins ?

Florence Dell’Amico. Dès sa création dans les années 80, l’aquarium a décidé de prendre en charge les tortues marines dans le but de sensibiliser le grand public au milieu marin. Le tout en s’engageant aussi dans la préservation des espèces en voie d’extinction.

Il prend en charge les tortues marines retrouvées en détresse sur toute la façade Atlantique et dans la Manche, depuis Saint-Jean-de-Luz jusqu’à Dunkerque. Et si elles sont en danger, voire en danger critique d’extinction, c’est parce qu’elles subissent de nombreuses pressions dans le milieu marin et sur terre.  

Quelles sont les caractéristiques physiques des tortues marines ?

Les tortues marines ont gardé des caractéristiques de leurs ancêtres terrestres. Elles ont une respiration aérienne, pondent des œufs à terre. Elles disposent d’une carapace qui va leur permettre de protéger leurs organes vitaux. En revanche, contrairement à leurs homologues terrestres, elles sont incapables de rentrer les membres et la tête. Elles ont des écailles faites de kératine pour 6 des 7 espèces.

La tortue luth, qui est la 7e espèce, va présenter plutôt un derme très foncé, une mosaïque de nodules osseux et noyée dans de la graisse.  Ça va lui permettre de rester dans des pressions dans l’eau et aller jusqu’à 8 mètres de profondeur. On peut les retrouver dans toutes les mers et les océans du globe.

D’ailleurs, comment doit-on réagir si on pense voir une tortue en détresse ?

Alors, il faut savoir que les tortues marines ne nidifient par sur nos côtes. Donc si un touriste ou une personne se promène sur la plage, c’est qu’elle ne va pas bien. Il ne faut pas les approcher. Il faut appeler l’Aquarium de la Rochelle au 05.46.34.00.00. On est ouvert tous les jours de l’année avec une grande amplitude horaire. Aussi, il faut savoir qu’on coordonne le Réseau Tortues Marines Atlantique Est. Il regroupe une centaine de bénévoles, des structures associatives et administratives, qui vont pouvoir intervenir localement.

Et une fois que vous récupérez ces tortues marines, comment procédez-vous ?

Notre centre de soins a plusieurs vocations. C’est d’être d’abord une vigie des tortues marines. On fait des reportages et du rapportage pour les tortues en détresse. On les soigne, les réhabilite et les remet dans leurs milieux naturels. Elles restent en moyenne entre quatre et six mois. On en accueille une dizaine, voire une quinzaine chaque année. On mène aussi des études de vulgarisation pour sensibiliser les tortues.

Quelles sont les raisons pour lesquelles vous les recueillez ?  

Il y a plusieurs raisons aux échouages. Soit parce qu’elles vont souffrir du froid, car elles expérimentent des zones thermiques auxquelles elles ne sont pas habituées. Elles arrivent affaiblies. Certaines souffrent d’infection pulmonaire, de dénutrition, de déshydratation, sont proches du coma. Aussi, des tortues ont pu entrer en collision avec des bateaux et peuvent être capturées accidentellement. Mais aussi des enchevêtrements dans les déchets.

J’ai cru comprendre que les tortues marines sont des indicateurs de la qualité de notre environnement…

Il faut rappeler qu’il existe la directive cadre « stratégie pour le milieu marin ». Elle a pour objectif d’atteindre le bon état écologique des compartiments de l’eau de mer. Et en ce qui concerne les déchets ingérés, les tortues luths et caouannes ont été considérées comme des indicateurs. Lorsqu’on les récupère, mortes ou vivantes, on va suivre un protocole pour déterminer les quantités de déchets absorbés par ses animaux. On procède aux analyses. Mais ça prend du temps. Ce sont des études qui durent six ans.

Ce contenu audio a été diffusé le 17 mai 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Jennifer Biabatantou

Journaliste

Agence de communication Perpignan