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Aliments ultra-transformés : la France résiste !

D.R.
Quels pays d’Europe mangent le plus d’aliments ultra-transformés ? Classement complet et impact sur l’obésité...

Au Royaume-Uni, le gouvernement de Keir Starmer a reporté au 1ᵉʳ janvier 2026 une loi limitant la publicité pour les aliments ultratransformés (trop gras/sucrés/salés), initialement prévue pour octobre 2025. Sous pression des lobbies agroalimentaires, cette mesure – qui devait interdire les pubs TV avant 21h et bannir toute publicité en ligne – exclut désormais la radio, les podcasts, les affiches publiques et les plateformes comme Spotify. Ce délai supplémentaire, justifié officiellement par des raisons économiques, suscite des critiques face à l’urgence sanitaire : près d’un adulte sur quatre est touché par l’obésité dans le pays.

Mais les Anglais sont-ils les seuls à être confrontés au problème des aliments ultra-transformés ? Quels pays d’Europe en consomment le plus ? Une étude anglaise nous donne le classement complet et évoque l’impact sur l’obésité.

La moitié de ce que mangent les Britanniques est ultra-transformé…

Le chiffre frappe : 50,7 % des calories achetées par les familles britanniques proviennent d’aliments « ultra-transformés » — biscuits industriels, plats prêts-à-chauffer, sodas, nuggets reconstitués. C’est la proportion la plus élevée des dix-neuf pays passés au crible dans l’étude de l’équipe du chercheur brésilien Carlos Monteiro, publiée dans Public Health Nutrition et reprise par le Daily Mail en février 2018.

Source : Daily Mail, 2018

Un peloton nord-européen en embuscade

L’Allemagne (46,2 %), l’Irlande (45,9 %), la Belgique (44,6 %) et la Finlande (40,9 %) suivent de près. Dans ces pays, la restauration rapide, les repas pris devant l’ordinateur et une offre industrielle pléthorique rendent l’option ultra-transformée presque automatique.

Le Sud résiste — pour l’instant

À l’autre bout du spectre, le Portugal (10,2 %), l’Italie (13,4 %) et la France (14,2 %) conservent une forte tradition culinaire maison : marché quotidien, pause déjeuner plus longue, et recettes patrimoniales encore majoritairement préparées à partir d’ingrédients bruts.

Plus d’additifs, plus de kilos : le lien santé

Les auteurs constatent qu’chaque point de pourcentage d’aliments ultra-transformés disponible dans un pays se traduit par +0,25 point de prévalence d’obésité chez l’adulte. Une tendance confirmée par d’autres travaux européens montrant que les ultra-transformés pèsent à eux seuls près des deux tiers des sucres libres ingérés au Royaume-Uni.

La cote d’alerte ne se limite pas à la balance : en France, la vaste cohorte NutriNet-Santé a démontré qu’une hausse de 10 % d’ultra-transformé dans le régime quotidien augmente le risque de cancer de plus de 10 %. Des conclusions que corrobore le World Cancer Research Fund, soulignant une augmentation de 19 % du risque de cancer de l’ovaire pour la même variation (source : World Cancer Research Fund).

Pourquoi de tels écarts ?

Le prix comme accélérateur

Dans les pays où le pouvoir d’achat est modeste, l’ultra-transformé reste le moyen le moins cher de « remplir » les assiettes en calories.

Le facteur « grab-and-go »

Outre-Manche ou en Allemagne, la pause déjeuner se réduit parfois à un sandwich ou un snack avalé sur le pouce, là où la Méditerranée privilégie encore le repas complet attablé.

L’offre fait la demande

Les multinationales du snacking et des boissons sucrées concentrent leurs investissements marketing dans les pays à forte consommation — un cercle difficile à briser, reconnaît l’Autorité européenne de sécurité des aliments, qui pointe déjà des apports excessifs en sucres, graisses saturées et sel dans l’ensemble du continent (source : European Food Safety Authority).

Le poids de l’ultra-transformé n’est pas une fatalité ! Les pays méditerranéens prouvent qu’une culture culinaire riche et un cadre réglementaire cohérent peuvent maintenir la part de ces produits sous les 15 %. À l’inverse, laisser filer la consommation industrielle, c’est accepter de voir grimper obésité, diabète et certains cancers.

Face à ce constat, fiscalité incitative, éducation alimentaire et transparence deviennent des leviers essentiels pour que, demain, les Européens reprennent leur alimentation en main… et leur santé !

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