Avant la puberté, le corps transpire essentiellement via les glandes eccrines, qui produisent une sueur claire et légère, principalement composée d’eau et de sel. Mais à l’adolescence, c’est une autre catégorie de glandes qui entre en scène : les glandes sudoripares apocrines. Localisées sous les aisselles, dans l’aine et autour des tétons, elles se mettent à produire une sueur bien différente : plus épaisse, riche en lipides et en protéines.

Ce mélange devient alors un festin pour les bactéries naturellement présentes sur la peau. En le décomposant, elles libèrent des composés organiques volatils responsables des fameuses odeurs corporelles. Rien à voir donc avec un manque d’hygiène : c’est la biologie qui parle !

Une chimie du corps en pleine explosion hormonale

L’odeur d’un adolescent ne doit rien au hasard. Des études, comme celle publiée en 2016 dans Nature Scientific Reports, ont mis en lumière la composition chimique particulière de la sueur des ados : elle contient des acides carboxyliques, aux senteurs piquantes rappelant parfois le fromage ou l’urine.

Elle renferme aussi des stéroïdes odorants, comme l’androsténone et l’androsténol, des composés qui ajoutent des notes musquées, boisées, animales. Certains chercheurs les considèrent même comme des précurseurs de phéromones, ces messagers invisibles qui influencent les comportements sociaux et sexuels. Oui, l’adolescence est aussi une affaire d’odeur !

L’adrénarche : une étape hormonale méconnue mais cruciale

Un autre phénomène accompagne cette transformation : l’adrénarche. Cette étape du développement se produit entre 6 et 20 ans et correspond à l’augmentation progressive d’hormones comme la DHEA et l’androstènedione. Elles stimulent la pousse des poils, épaississent la peau, et… accentuent les odeurs corporelles.

En clair, ce n’est pas seulement une histoire de transpiration, mais une réorganisation complète du système hormonal et cutané. Les changements sont visibles, mais aussi perceptibles par l’odorat. C’est parfois gênant, mais profondément naturel.

Gérer ces odeurs sans stigmatiser : les bons gestes à adopter

Première chose : dédramatiser. Non, votre ado ne « pue » pas. Il ou elle est simplement en pleine mue. Mais il existe des solutions simples pour limiter les désagréments :

  • Une douche quotidienne, avec un savon doux, en insistant sur les zones pileuses ;
  • Un séchage soigneux, car l’humidité favorise la prolifération bactérienne ;
  • L’usage de déodorants ou d’anti-transpirants adaptés, sans danger à cet âge ;
  • Le choix de vêtements en coton plutôt que des matières synthétiques.

Et si la transpiration devient excessive, cela peut relever d’une hyperhidrose. Dans ce cas, n’hésitez pas à consulter un dermatologue. Des traitements efficaces existent.

En somme, si l’odeur de votre ado vous fait froncer le nez… dites-vous que c’est aussi la preuve qu’il grandit bien. Et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle, non ?

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