Elles paraissent banales. Presque clichées. Pourtant, ces phrases en disent long sur l’art de materner avec empathie et conscience. Trois petites phrases, trésors d’une sagesse discrète, qu’on n’entend pas toujours à leur juste valeur.
L’intuition silencieuse : “Tu es sûr(e) que ça va ?”
Je l’ai entendue mille fois, cette phrase. Je l’ai dite sans y penser, parfois. Pourtant, sous ses airs de question anodine, elle cache un véritable radar affectif. Une mère qui demande “Tu es sûr(e) que ça va ?” n’espère pas seulement une réponse. Elle tend un fil. Elle capte les silences, les petits gestes évitants, les yeux qui fuient. Elle sent quand quelque chose cloche, même quand tout semble aller bien.
La psychologue Marielisa Reyes, dans Your Tango, rappelle que les enfants, surtout les adolescents, préfèrent souvent garder leurs émotions pour eux. Non pas par méfiance, mais parce qu’ils sont encore en train de les comprendre eux-mêmes. Alors, cette question répétée avec douceur n’est pas une intrusion, mais un repère. Un signal d’ouverture. Une manière de dire : je suis là, quand tu voudras.
Le décryptage fin : “C’est comme ça que tu l’as dit ?”
Cette phrase, je l’ai d’abord reçue comme une critique. Puis j’ai compris. Ce n’était pas une correction, mais une invitation à l’auto-observation. Une manière subtile de nous faire entendre notre propre ton, de réfléchir à la façon dont on s’adresse aux autres.
Rick Hanson, psychologue et auteur, insiste sur l’importance de la conscience du ton de voix. C’est un outil de pleine conscience, un accès à nos émotions profondes. Les mères dotées d’une intelligence émotionnelle savent, souvent intuitivement, que le fond ne suffit pas : la forme compte. Et cette petite question peut aider un enfant à s’interroger sur l’impact de ses mots, sans le juger. C’est un miroir, pas un reproche.
L’espace sûr : “Raconte-moi tout depuis le début”
Celle-là, c’est mon refuge. Je l’ai prononcée en voyant mon fils rentrer, cartable de travers, les larmes prêtes à déborder. Pas besoin de savoir tout de suite ce qui s’est passé. Juste lui dire qu’on a le temps. Qu’il peut poser les mots, un à un. Comme on défait un nœud.
Cette phrase, c’est tout sauf un automatisme. C’est une posture. Celle d’une mère qui ne saute pas à la conclusion, qui ne panique pas, qui ne cherche pas à réparer avant de comprendre. La psychologue Marielisa Reyes l’explique bien : les mères émotionnellement intelligentes savent garder leurs propres émotions en respect pour accueillir celles de leurs enfants. Elles deviennent alors un espace sûr. Un havre. Un endroit où tout peut être dit.
Ce que ces 3 phrases disent vraiment de vous
Ces trois phrases, tu les as peut-être dites hier, sans y penser. Tu les rediras demain, un peu fatiguée, entre deux rendez-vous. Ce sont des gestes d’amour déguisés en questions. Même discrètes, elles racontent quelque chose de profond : ta capacité à écouter, accueillir, transmettre. Une intelligence émotionnelle qui ne fait pas de bruit, mais qui construit. Et si ce soir, tu en prononces ne serait-ce qu’une, tu viens peut-être d’ouvrir une porte qu’un enfant n’oubliera jamais.