Estelle Ewoulé Lobé, engagée pour les forêts et les communautés d’Afrique centrale Née à Éséka, au sud-ouest du Cameroun, Estelle Ewoulé Lobé a d’abord suivi une formation de juriste. Très vite, elle a orienté son parcours vers la défense des personnes déplacées à cause des catastrophes climatiques ou de grands projets d’aménagement au cœur du Bassin du Congo.
En 2011, elle a cofondé l’APADIME (Action pour la Protection en Afrique des Déplacés Internes et des Migrants Environnementaux), qu’elle dirige encore aujourd’hui. À travers cette organisation, elle soutient les populations vulnérables, en particulier les femmes, confrontées à l’expropriation ou à l’exploitation illégale des ressources naturelles. « Quand les arbres tombent, ce ne sont pas seulement des racines qu’on arrache, ce sont des vies entières qu’on déracine », explique-t-elle.
Le combat contre la déforestation au cœur du bassin du Congo
Le Bassin du Congo est la deuxième plus grande forêt tropicale au monde après l’Amazonie. Mais cet espace est aujourd’hui menacé par l’exploitation illégale du bois, les projets industriels et l’inaction politique. Estelle Ewoulé Lobé y mène ainsi un combat de terrain et de plaidoyer. Elle mobilise à la fois les institutions internationales, les autorités locales et les communautés elles-mêmes. Elle travaille notamment pour ce faire en collaboration avec des partenaires comme la Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC), mais également l’ambassade de France au Cameroun, afin de renforcer les capacités juridiques des défenseurs de l’environnement.
Estelle place au cœur de son action les droits des femmes autochtones, souvent en première ligne face à la destruction de leur environnement. Elle les accompagne ainsi juridiquement et les soutient dans le développement d’activités économiques durables : agroforesterie, artisanat, savoirs traditionnels.
Une militante internationale reconnue et inspirante
Lauréate de l’initiative Marianne pour les défenseurs des droits humains en 2023, Estelle Ewoulé Lobé a par ailleurs représenté la société civile lors de plusieurs grandes conférences internationales, comme Rio+20 ou les Conférences des Nations unies sur la criminalité environnementale.
En juin 2024, elle était invitée au festival We Love Green à Paris, où elle a partagé son expérience militante avec un public international, mêlant parole politique, récits de terrain et espoir d’un avenir plus juste.
