Face à la hausse constante des prix de l’énergie, maîtriser sa facture d’électricité est devenu essentiel. En 2024, la consommation d’électricité corrigée des aléas climatiques a atteint 449,2 TWh en France, en légère progression de 0,7 % par rapport à 2023. Pour un foyer d’une personne consommant 2 223 kWh par an, la facture annuelle moyenne s’élève à environ 450 € (soit 37 € par mois) au tarif réglementé de base, et peut facilement dépasser 1 200 € par an pour un couple ou une famille.
Pour une famille, réduire sa dépense de 30 € chaque mois représente donc un défi de taille, mais il existe six règles d’or, combinant gestes simples et investissements ciblés, pour y parvenir sans sacrifier son confort.
Règle n°1 : éliminer les consommations en veille
Les « consommations fantômes » des appareils en veille pèsent lourdement sur la facture. Selon l’ADEME, la puissance cumulée des veilles peut représenter jusqu’à 15 % de la facture hors chauffage et eau chaude. Concrètement, éteindre totalement ses téléviseurs, ordinateurs et box internet lorsqu’ils ne sont pas utilisés permet de réaliser plus de 100 € d’économies par an ─ soit près de 8 € par mois. L’utilisation de multiprises à interrupteur et le débranchement manuel sont des solutions simples et gratuites pour couper ces consommations parasites.
Règle n°2 : optimiser le chauffage et la régulation de la température
Le chauffage électrique constitue le poste le plus lourd : il peut représenter jusqu’à deux tiers de la facture totale. Baisser la température d’un degré, par exemple de 20 °C à 19 °C en journée, peut réduire jusqu’à 7 % la consommation de chauffage. En programmant un abaissement à 17 °C la nuit et en fermant les portes des pièces inoccupées, on limite les déperditions. L’adoption d’un thermostat programmable se rentabilise rapidement, avec des gains estimés jusqu’à 15 % sur la facture de chauffage électrique.
Règle n°3 : choisir des équipements électroménagers performants
La performance énergétique des appareils influe directement sur la facture. Un réfrigérateur récent labellisé A+ ou A++ consomme 30 % à 50 % de moins qu’un modèle de plus de dix ans, et un lave-linge classé A permet de réduire d’environ 70 kWh par an la consommation électrique.
De plus, entretenir régulièrement son réfrigérateur — dégivrage et nettoyage des serpentins — maintient son rendement optimal et évite une surconsommation de l’ordre de 10 %. Au final, le renouvellement progressif des appareils peut générer plusieurs centaines d’euros d’économies annuelles.
Règle n°4 : adopter des gestes économes en cuisine et buanderie
Dans la cuisine et la buanderie, quelques réflexes simples permettent des économies immédiates. Laver son linge à 30 °C au lieu de 60 °C divise par trois la consommation énergétique d’un cycle complet de lavage. En cuisine, couvrir les casseroles pendant la cuisson concentre la chaleur et peut réduire jusqu’à 25 % la dépense électrique liée à la cuisson. Selon l’ADEME, ce geste isolant peut même monter à 30 % d’économie pour des préparations à l’étouffée et jusqu’à 70 % pour maintenir un liquide à haute température.
Éteindre la plaque quelques minutes avant la fin de cuisson et limiter l’ouverture du four complètent cette sobriété.
Règle n°5 : passer à l’éclairage LED
L’éclairage représente en moyenne 10 % de la consommation électrique d’un logement. Remplacer systématiquement les ampoules à incandescence ou halogènes par des LED permet de diminuer cette consommation de 80 % à 85 % tout en bénéficiant d’une durée de vie de 25 000 à 70 000 heures (soit bien plus longue que pour les éclairages standard).
Pour un foyer standard, le gain peut atteindre 50€ la première année, puis jusqu’à 150€ les années suivantes grâce à la longévité des LED. Adapter l’intensité lumineuse aux besoins de chaque pièce, via des variateurs ou détecteurs de mouvement, affine encore ces économies.
Règle n°6 : optimiser son contrat et investir dans la domotique
Enfin, comparer régulièrement les offres d’électricité entre fournisseurs et options tarifaires permet de réaliser jusqu’à 50 € d’économies par an. Les sites de comparaison en ligne identifient les tarifs les plus compétitifs selon votre profil de consommation (attention toutefois à la neutralité des sites en question, certains étant clairement “au service” de certains fournisseurs d’électricité).
L’installation de systèmes domotiques — thermostat connecté, prises programmables, pilotage à distance — offre un ajustement fin de la température et de la mise en veille des appareils : jusqu’à 15 % d’économies supplémentaires sur le poste chauffage et auxiliaires.
Atteindre 30 € d’économies par mois, soit 360 € par an, est un objectif ambitieux mais réalisable via ces six règles d’or. Elles combinent vigilance quotidienne — couper les veilles, ajuster la température, adopter des gestes économes — et investissements judicieux dans des équipements performants et la domotique. En adoptant cette démarche globale, vous allégerez considérablement votre budget énergie tout en réduisant votre empreinte environnementale.