Les travaux du Peter MacCallum Cancer Centre, publiés dans Nature, ont analysé plus d’un millier d’échantillons de tumeurs et mené des expériences sur des souris. Leur objectif : comprendre pourquoi les femmes ayant allaité présentent un risque plus faible de développer un cancer du sein.

La réponse ? Des cellules immunitaires spécifiques apparaissent dans les tissus mammaires pendant la grossesse et l’allaitement, puis y restent implantées durablement. Véritables « sentinelles », elles surveillent l’apparition de cellules anormales et réagissent en les neutralisant. Ce mécanisme protecteur peut persister jusqu’à 50 ans après la fin de l’allaitement.

Une protection conditionnée par un allaitement mené à son terme

Les chercheurs précisent toutefois que ces cellules ne se forment que si la séquence physiologique complète est respectée : grossesse, allaitement, puis retour naturel à un état non lactant. En cas d’arrêt brutal ou d’allaitement trop court, ce mécanisme ne se mettrait pas totalement en place.

C’est ce qui expliquerait pourquoi certaines femmes ne bénéficient pas de cette protection renforcée. Ce constat pourrait permettre à l’avenir d’identifier les profils à risque et d’adapter les stratégies de prévention du cancer du sein.

Une avancée majeure pour la prévention et la médecine personnalisée

Ces découvertes, encore récentes, pourraient transformer les pratiques médicales. Mieux comprendre les effets de l’allaitement sur le système immunitaire maternel ouvre la voie à des traitements ciblés ou à des vaccins mimant ces mécanismes. Cela souligne aussi l’importance de soutenir les femmes dans leur parcours d’allaitement, sans pression mais avec une information claire sur les bénéfices à long terme.

Et pour celles qui ne peuvent ou ne souhaitent pas allaiter, ces travaux pourraient conduire à des alternatives médicales capables d’activer les mêmes processus immunitaires protecteurs.

Femme qui réfléchir pour répondre à une enquête